Le panafricanisme véritable ne se résume pas aux envolées lyriques des conférences, ni aux accolades diplomatiques sans lendemain. Il ne saurait se contenter de banderoles et de slogans scandés lors de grandes messes politiques. Le véritable panafricanisme s’incarne dans la sueur des travailleurs africains, dans la terre labourée par nos paysans, dans les machines qui tournent dans des usines africaines, dans les produits que nous fabriquons, vendons et consommons sur notre propre continent.
Il est dans la dignité retrouvée d’un jeune qui, au lieu d’errer à la recherche d’un visa, crée de la valeur chez lui.
Ce panafricanisme-là se construit dans l’action et la solidarité. Il est fait de circuits économiques intégrés, de barrières levées entre nos pays, de projets communs pensés et financés par des Africains pour des Africains. Il prend racine dans une vision commune de développement, où le coton malien est transformé au Bénin, où le cacao ivoirien devient chocolat au Togo, où les ingénieurs nigériens collaborent avec les start-up sénégalaises. Ce n’est pas un rêve lointain : c’est une nécessité stratégique.
Il ne s’agit pas de renier nos pères fondateurs, mais de faire vivre leur combat. Thomas Sankara, Kwame Nkrumah et tant d’autres n’ont jamais milité pour une Afrique qui attend tout de l’extérieur. Ils ont posé les bases d’une souveraineté réelle, fondée sur l’autonomie économique, la fierté culturelle, et la maîtrise de nos ressources. Ce que nous faisons aujourd’hui pour produire localement, valoriser nos talents, nos terres, nos savoir-faire, est la suite logique de leur héritage.
Nous ne voulons plus subir. Nous voulons décider. Les plans de développement ne doivent plus tomber des bureaux de Washington ou de Paris. Ils doivent émerger de nos réalités, de nos communautés, de nos priorités. Ce que certains appellent “aide” est trop souvent une mainmise déguisée, un frein à notre capacité à définir notre avenir. Nous avons tout pour bâtir une économie panafricaine dynamique : une jeunesse nombreuse, des ressources abondantes, une créativité exceptionnelle.
Construire ce panafricanisme productif, c’est offrir une vraie alternative. C’est refuser l’exil forcé, la précarité permanente, le sous-développement entretenu. C’est croire en nous, en notre capacité à inventer des modèles économiques adaptés à nos contextes. C’est, enfin, assumer la responsabilité de notre destin collectif. Et dans ce combat, chaque entreprise, chaque emploi créé, chaque produit local consommé devient un acte de résistance, un pas vers la souveraineté africaine.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Thierno Sarr.
Mis en ligne : 24/05/2025
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