Le calme apparent du village de Guerly, situé dans la commune de Thiamène (région de Louga), a été brutalement troublé par un violent règlement de comptes autour d’une présumée affaire d’adultère. Ce qui aurait pu n’être qu’un soupçon s’est transformé en une agression sanglante, sur fond de jalousie et de colère incontrôlée.
Dans la nuit, aux environs de 3 heures du matin, Aliou G., éveillé par des bruits suspects provenant de la case de la femme de son cousin ce dernier étant en déplacement décide d’en avoir le cœur net. Déjà méfiant à l’égard de la dame, il la surprend cachée derrière un arbre dans l’enceinte de la concession.
Ses questions n’obtiennent aucune réponse, la femme refusant de dévoiler l’identité d’un éventuel visiteur nocturne. L’homme rentre chez lui, mais passe le reste de la nuit à ruminer sa colère.
À l’aube, armé d’une machette, Aliou G. entame une expédition punitive. En suivant des traces de pas, il tombe sur Abou S., un berger en train d’abreuver son bétail. Sans sommation, il s’en prend violemment à lui, l’accusant d’entretenir une liaison avec la femme de son cousin. Les premiers coups à la machette sectionnent l’index gauche d’Abou S., qui reçoit également des coups à la tête. Alors qu’Aliou tente un égorgement, la victime parvient à se libérer d’un coup de poing salvateur.
Transporté d’urgence à l’hôpital, Abou S. obtient un certificat médical avec une incapacité temporaire de travail (ITT) de 45 jours. Aliou G., blessé au front dans la mêlée, reçoit quant à lui 21 jours d’ITT. Les deux hommes sont arrêtés par la gendarmerie de Coki et écroués pour coups et blessures volontaires réciproques.
Devant la barre du tribunal de grande instance de Louga, chacun campe sur ses positions. Aliou persiste : selon lui, Abou S. aurait bel et bien courtisé la femme de son cousin. Ce dernier, visiblement abasourdi, dément catégoriquement : « Je ne connais même pas cette femme. Je lui ai demandé de quitter ma maison et il m’a attaqué. Il voulait me tuer. »
Le parquet a demandé la requalification des faits en violences ayant entraîné une amputation, et a requis deux ans de prison ferme contre Aliou G. ainsi que six mois de prison contre Abou S.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mis en ligne : 25/05/2025
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