Ils ont quitté la cellule, mais la prison ne les a pas quittés. À l’extérieur, ils marchent parmi nous, mais au fond d’eux, les chaînes tiennent encore. Ces jeunes prisonniers politiques n’ont pas été incarcérés pour des crimes violents ou des actes de corruption. Non.
Leur faute ? Avoir porté haut l’étendard d’un rêve national, avoir exigé justice et dignité. Dans un pays qui se prétend démocratique, ils ont payé de leur liberté leur soif de vérité.
Le pouvoir les a écrasés méthodiquement. On les a traqués, enfermés, rabaissés, parfois torturés. On a voulu briser leur voix pour étouffer celle de tout un peuple. Pendant que les élites festoyaient, eux pourrissaient dans des cellules infestées. Des mois durant, ils ont été effacés des débats publics, relégués aux marges comme de simples statistiques judiciaires. Aujourd’hui, certains sont dehors, mais le mal est profond, enraciné. L’État peut bien libérer des corps, mais il n’a encore rien fait pour recoudre les âmes.
Aucun programme de réinsertion, aucun suivi psychologique, aucune reconnaissance des traumatismes vécus. Le retour à la vie civile se fait dans le mépris et l’indifférence. Voilà comment on traite les enfants de la République quand ils osent réclamer la justice sociale. C’est indigne. Ce n’est pas seulement une question de santé mentale, c’est une question de réparation politique. On ne bâtit pas une nation avec des ruines humaines.
L’État devrait avoir honte. Honte de laisser ces jeunes prisonniers à la dérive, après leur avoir infligé les pires humiliations. Ces militants sont les visages d’un avenir qu’on a tenté d’écraser. Ils méritent mieux qu’une liberté conditionnelle au goût amer. Ils méritent une prise en charge digne, une parole entendue, un accompagnement réel. Ce sont eux qui ont tenu debout quand tant d’autres se sont couchés devant les injustices.
Nous devons exiger plus. Exiger des centres d’écoute, des structures spécialisées, des politiques de réparation. Parce qu’un peuple qui abandonne ses combattants les plus courageux est un peuple en faillite morale. Réhabiliter ces jeunes prisonniers politiques, c’est poser la première pierre d’une République crédible. Ne les laissons pas sombrer. Relevons-les, pour qu’ils puissent, à leur tour, relever le pays.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Sidi Diop.
Mis en ligne : 25/05/2025
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