Le Sénégal n’a pas besoin d’un monologue d’État. Il a besoin d’un dialogue national authentique, où les véritables préoccupations des populations prennent le pas sur les stratégies politiciennes. Gouverner, ce n’est pas se barricader derrière des institutions, c’est écouter. Écouter les cris étouffés d’un peuple qui n’en peut plus de survivre dans l’indignité.
Ce dialogue national ne peut plus être reporté ni confisqué : il doit rassembler tous les segments de notre société, sans exclusion, pour repenser ensemble les fondements de notre vivre-ensemble.
Il y a ces enfants qui mendient sous le soleil, ces femmes qui accouchent dans des hôpitaux sans soins, ces paysans courbés par la pauvreté, ces jeunes diplômés qui errent sans horizon. Chaque visage est un appel à la justice, chaque détresse une preuve de l’inefficacité des politiques actuelles. Le dialogue national doit porter ces douleurs, non les contourner. Il doit être un espace où les oubliés, les sacrifiés, les invisibles de la République prennent enfin la parole. Rien ne justifie leur abandon. Rien ne justifie notre indifférence.
On ne réforme pas un pays à coups d’annonces grandiloquentes ni par des forums soigneusement scénarisés. Le vrai courage politique, c’est de confronter les échecs et de construire des réponses avec ceux qui vivent ces échecs au quotidien. Nos pêcheurs spoliés, nos ouvriers sous-payés, nos enseignants démoralisés, nos étudiants abandonnés : ils doivent être les acteurs d’une transformation réelle. Un dialogue patriotique ne se fait pas au sommet, il se forge à la base, là où bat le cœur du pays.
La justice ne doit pas être un privilège réservé aux puissants, ni un outil au service du pouvoir. Elle doit être la boussole morale de notre démocratie. Réclamer un dialogue national pour restaurer l’indépendance de la magistrature, pour garantir la transparence des finances publiques, pour exiger la fin de la corruption endémique, ce n’est pas une revendication partisane : c’est une exigence citoyenne. Le peuple n’a pas besoin d’un dialogue spectacle. Il veut la vérité, la réparation, et des institutions dignes de confiance.
Nous ne pouvons pas attendre qu’un miracle vienne d’en haut. Le destin de notre pays appartient à ceux qui l’aiment assez pour le secouer, le défendre et le reconstruire. Je m’adresse aux travailleurs, aux jeunes, aux femmes, aux militants, aux artistes, aux croyants, aux libres penseurs : engageons-nous ! Ne laissons pas les fossoyeurs décider seuls de notre avenir. Un autre Sénégal est possible. Il commence avec la parole libérée, la participation massive, et la volonté ferme de bâtir ensemble une nation juste, forte et digne.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ousmane Ndiaye.
Mis en ligne : 25/05/2025
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