Fondée en 1975 à Lagos, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) célèbre en 2025 ses 50 ans de la CEDEAO, marquant un demi-siècle d’efforts pour bâtir une intégration économique et politique forte entre quinze États membres.
Depuis sa création, la CEDEAO portait l’espoir d’un marché commun dynamique, favorisant la libre circulation des personnes et des biens, ainsi qu’une voix collective sur la scène internationale. Pourtant, à l’aube de ses 50 ans de la CEDEAO, le bilan demeure mitigé.
Sur le plan économique, les 50 ans de la CEDEAO ont vu des progrès significatifs, notamment dans le développement d’infrastructures transfrontalières et la mise en place d’un passeport régional facilitant la mobilité au sein de la région. Des initiatives de coopération commerciale ont également renforcé la dynamique économique régionale. Cependant, ces acquis restent fragiles face à des défis structurels persistants qui menacent l’avenir du projet communautaire.
Au fil des décennies, la CEDEAO s’est aussi imposée comme un acteur politique et sécuritaire majeur en Afrique de l’Ouest, notamment avec la création de l’ECOMOG, sa force militaire d’intervention. Déployée dans des conflits tels que ceux du Liberia et de la Sierra Leone dans les années 1990, cette force symbolise la volonté de la CEDEAO d’assurer la stabilité régionale. Pourtant, en cette année symbolique des 50 ans de la CEDEAO, la montée des coups d’État au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger a mis en lumière les limites de son autorité.
Face à ces crises récurrentes, l’unité régionale s’est fissurée. Les 50 ans de la CEDEAO révèlent aussi un regain des souverainismes et une remise en question des institutions communautaires. Certains États membres ont même envisagé de quitter le bloc, contestant l’orientation et l’efficacité de la CEDEAO. L’idéal d’unité régionale, si fort à la création, vacille désormais face aux réalités nationales souvent divergentes.
Alors que le continent africain cherche à renforcer sa place sur la scène mondiale, les 50 ans de la CEDEAO se présentent comme un moment crucial : refonder les mécanismes d’intégration ou risquer l’effacement. Cinquante ans après sa naissance, la CEDEAO reste une œuvre en chantier, tiraillée entre ambitions panafricaines et défis locaux persistants.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 28/05/2025
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