Dans un geste inédit, le président ougandais Yoweri Museveni et son épouse Janet Museveni ont présenté, ce week-end, des excuses pour les « erreurs », le « laxisme » et les « négligences » accumulés au cours de leurs près de quarante années de pouvoir.
Cette déclaration, lue à l’occasion d’une cérémonie de prière organisée par leur fille, marque une étape importante dans la vie politique du pays, tout en soulevant des interrogations sur les intentions réelles de cette démarche, en plein cœur d’une crise politique en Ouganda.
Face à une assemblée recueillie, le couple présidentiel a admis les « insuffisances » de son gouvernement :
« En tant que dirigeants de premier plan du mouvement, nous assumons avec humilité la responsabilité de toutes les fautes commises, que ce soit par nous-mêmes, nos collaborateurs ou nos représentants. C’est pourquoi nous sommes ici pour demander pardon et nous repentir. »
Ces propos soigneusement rédigés contrastent avec l’image d’un régime régulièrement critiqué pour son autoritarisme. Museveni, arrivé au pouvoir en 1986 à la suite d’un conflit armé, a depuis remporté toutes les élections, malgré des accusations persistantes de fraudes et de répression.
Ces excuses interviennent dans un contexte de crise politique en Ouganda, marqué par des tensions croissantes et une répression renforcée :
Plus tôt ce mois-ci, le garde du corps de Bobi Wine, chef de l’opposition, aurait été victime d’actes de torture imputés à Muhoozi Kainerugaba, fils de Museveni et chef de l’armée. Ce dernier a également menacé, via X (anciennement Twitter), d’expulser tout électeur s’opposant à son père lors du scrutin de 2026.
Cette escalade de violence et de menaces contribue à aggraver la crise politique en Ouganda, mettant en lumière les fractures profondes du régime à l’approche des prochaines élections.
Article écrit par : Claude Yanga
Mis en ligne : 28/05/2025
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