Le tribunal de grande instance de Tambacounda a rendu son verdict ce vendredi dans une affaire d’infanticide à Koumpentoum, qui remonte à septembre 2023. S. D., une vendeuse de 28 ans, a été condamnée à cinq ans de réclusion criminelle pour avoir enterré son nouveau-né avec l’aide de deux voisins.
L’un des coaccusés, M. D., poursuivi pour inhumation illégale, a écopé de six mois de prison avec sursis. Jugé par contumace en raison de son absence à l’audience, il a été reconnu coupable sur la base des éléments réunis au cours de l’enquête.
L’affaire avait éclaté après un appel anonyme signalant à la gendarmerie qu’une femme venait d’accoucher sans que le nourrisson ne soit aperçu par quiconque. Une enquête a été immédiatement ouverte dans la commune de Koumpentoum, révélant un cas présumé d’infanticide.
Selon les informations rapportées par L’Observateur, la jeune femme aurait accouché seule, dans le plus grand secret, avant de confier l’inhumation du bébé à son voisin, M. D., assisté d’un autre homme identifié comme W. D.
Interrogé par les enquêteurs, M. D. a déclaré avoir trouvé la vendeuse en proie à de vives douleurs et s’était absenté pour lui chercher de l’aide. À son retour, elle aurait déjà donné naissance à un enfant sans vie. Pris de pitié, il dit avoir aidé à l’enterrer dans la discrétion, avec le soutien de W. D.
À la barre, S. D. a reconnu avoir accouché seule d’un bébé qu’elle a qualifié de « mort-né ». Elle a décrit l’enfant comme une masse informe, « semblable à un sachet rempli d’eau ». Après avoir tenté de joindre le père présumé, S. Faye, alors au Magal de Touba, elle aurait remis le sort du corps entre les mains de son voisin.
Lors de son réquisitoire, le substitut du procureur a exprimé sa conviction quant à la responsabilité de la prévenue dans ce drame d’infanticide à Koumpentoum, requérant cinq ans de réclusion criminelle à son encontre. Il a également demandé une peine de six mois ferme pour M. D., bien qu’absent.
La défense, assurée par Me Souleymane Ndéné Ndiaye, a tenté de faire valoir l’absence de preuves formelles d’un acte criminel, soutenant que la grossesse et l’accouchement ne suffisent pas à établir l’infanticide. Une argumentation qui n’a pas convaincu le tribunal.
Ce dossier met une nouvelle fois en lumière la gravité des cas d’infanticide à Koumpentoum et dans d’autres localités du pays, où de nombreuses femmes continuent de faire face seules à des situations de détresse extrême, souvent dans le silence.
Article écrit par : Aminata Mané.
Mis en ligne : 31/05/2025
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