Quand l'État crée lui-même la colère : Blocage des chantiers PSD - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Maimouna | Publié le 31/05/2025 06:05:38

Quand l'État crée lui-même la colère : Blocage des chantiers PSD

Ce qui se passe actuellement avec les chantiers à l’arrêt du Programme Spécial de Désenclavement (PSD) est inacceptable. Il ne s’agit pas simplement d’un blocage administratif, encore moins d’une pause technique. C’est un échec politique en construction, qui creuse chaque jour davantage les fossés entre les promesses électorales de rupture et la réalité vécue par les populations rurales.

On ne peut pas clamer partout la justice sociale, la réparation historique et la souveraineté populaire, tout en abandonnant les territoires les plus vulnérables à leur isolement.

L’enclavement n’est pas une fatalité géographique, c’est une conséquence directe de choix politiques. Le PSD n’était pas un luxe, mais une réponse concrète aux urgences du monde rural. Routes, ponts, pistes, chaque mètre linéaire engagé représentait un pas vers la dignité pour des milliers de citoyens. Aujourd’hui, les travaux suspendus ne sont pas que des projets techniques arrêtés ; ce sont des vies mises en attente, des familles sans revenu, des espoirs en suspens. Derrière chaque chantier gelé, il y a des ouvriers remerciés sans explication, des salaires impayés, et des communautés à bout de souffle.

Face à cela, l’inaction est une faute politique. Pire : elle trahit une forme de mépris pour ces zones jugées non prioritaires parce qu’éloignées des centres de pouvoir. Faut-il rappeler que ces régions oubliées ont, elles aussi, voté, espéré, participé à l’alternance ? Faut-il rappeler que les jeunes de Kaffrine, les femmes de Sédhiou, les anciens de Matam méritent autant que les résidents de Dakar de voir leurs conditions de vie s’améliorer ? Continuer à ignorer cette réalité, c’est tourner le dos à la promesse républicaine.

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La rupture annoncée ne peut se faire au détriment de la continuité de l’État. On ne construit pas un Sénégal nouveau en démolissant ce qui avait enfin commencé à répondre à un besoin collectif. Ces chantiers sont un héritage à assumer, à corriger peut-être, mais certainement pas à enterrer. Aucun pouvoir ne peut se prétendre proche du peuple tout en coupant les routes censées le relier à l’avenir.

Aujourd’hui, il faut des actes forts. Réactiver ces projets, publier un calendrier clair, régler les arriérés de salaires, et surtout, renouer le dialogue avec les populations concernées. La crédibilité du nouveau régime en dépend. Car si l’État se tait, la colère gronde. Et cette colère, légitime, finira tôt ou tard par exiger des comptes.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Aliou Ndiaye.
Mis en ligne : 31/05/2025

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