Une nouvelle tragédie a frappé Rafah, dans le sud de Gaza, ce dimanche 1er juin. Au petit matin, une attaque meurtrière a ciblé les abords d’un centre de distribution alimentaire géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation privée controversée, soutenue par Israël et les États-Unis. Le bilan est lourd : au moins 31 morts et 176 blessés, selon les secours palestiniens. Malgré cela, un porte-parole de la GHF a déclaré que « toute l’aide a été distribuée sans incident », contestant toute responsabilité dans le drame.
Dès l’aube, des milliers de Gazaouis affamés s’étaient rassemblés autour du site d’approvisionnement, un des deux centres GHF à Rafah. Pour nombre d’entre eux, l’attente avait commencé la veille au soir, après une marche éprouvante depuis le centre de l’enclave palestinienne. Le contexte humanitaire est critique, marqué par un blocus israélien instauré en mars 2025 qui restreint sévèrement l’entrée des denrées alimentaires.
Selon des témoins et les secours, l’armée israélienne aurait ouvert le feu à l’aide de drones et de blindés lors de cette attaque à Rafah. Les tirs auraient touché directement les civils présents, causant des morts immédiates et plusieurs blessés graves transférés dans des hôpitaux débordés. Le médecin australien Ahmed Abu Sweid, en première ligne face à l’afflux de victimes, a témoigné de la gravité des blessures, majoritairement causées par des balles et des éclats d’obus. Il a affirmé que plusieurs patients étaient déjà décédés à leur arrivée, touchés à la tête ou au thorax.
Alors que le personnel médical local dénonce le manque de matériel depuis début mars, l’ONG GHF nie tout incident et évoque une campagne de désinformation. Dans un communiqué, elle attribue les accusations à une manipulation orchestrée par le Hamas. De son côté, l’armée israélienne dément également toute implication dans cette attaque à Rafah, qualifiant les accusations de « fausses informations » et affirmant que les premières enquêtes internes excluent toute responsabilité dans des tirs sur des civils à proximité du centre d’aide.
Ce n’est pas la première fois qu’un point de distribution de GHF est le théâtre d’un drame. Le 26 mai dernier, une précédente attaque avait déjà causé deux morts et de nombreux blessés. Pendant ce temps, les négociations pour un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas restent dans l’impasse. L’ONU alerte : « 100 % de la population » de Gaza est désormais menacée de famine. Alors que plus de 54 000 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne, la communauté internationale peine à trouver une réponse humanitaire durable à la crise. L’attaque à Rafah vient ainsi rappeler l’urgence de rétablir un accès sécurisé et massif à l’aide pour la population civile.
Article écrit par : Salif Mané.
Mis en ligne : 02/06/2025
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