L’Iran a lancé un appel pressant lundi aux États-Unis, exigeant des « garanties » claires concernant la levée des sanctions économiques qui étranglent son économie. Cette demande intervient dans le cadre des négociations nucléaires au Caire, où une proposition américaine a été soumise pour un éventuel accord encadrant le programme nucléaire de Téhéran.
Abbas Araghchi, chef de la diplomatie iranienne et négociateur nucléaire, doit justement rencontrer ce lundi au Caire le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a précisé le ministère égyptien des Affaires étrangères.
Du côté américain, la Maison Blanche a qualifié la proposition de « acceptable » et dans le « meilleur intérêt » de l’Iran, selon les médias américains. Toutefois, cette proposition ne constitue pas un accord complet, mais plutôt une liste de points clés, rapporte le New York Times, citant des sources proches des négociations nucléaires au Caire.
La proposition invite l’Iran à suspendre tout enrichissement d’uranium et suggère la création d’un groupe régional de production d’énergie nucléaire associant l’Iran, l’Arabie saoudite, d’autres États arabes ainsi que les États-Unis. En réaction, le porte-parole iranien Esmaïl Baghaï a réclamé des garanties « que les sanctions soient bien levées », soulignant que Washington n’a pas encore clarifié ce point crucial.
Ces éléments seront au cœur des discussions lors des prochaines négociations nucléaires au Caire, où le chef de la diplomatie égyptienne, Badr Abdelatty, doit aussi se joindre aux échanges entre Abbas Araghchi et le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi. Ces rencontres interviennent après la publication d’un rapport onusien soulignant que l’Iran a augmenté sa production d’uranium enrichi à 60 %, un seuil inquiétant en vue de la fabrication potentielle d’armes nucléaires.
Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, qui se tiendra du 9 au 13 juin à Vienne, examinera de près ces activités nucléaires iraniennes. D’ici là, les négociations nucléaires au Caire restent un moment clé pour tenter de trouver une issue diplomatique à cette crise.
Abbas Araghchi a critiqué le récent rapport de l’AIEA, dénonçant une pression politique exercée par certains pays européens, et avertissant que l’Iran pourrait répondre proportionnellement à toute exploitation politique du dossier.
Enfin, l’enjeu dépasse l’Iran et les États-Unis. La France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Russie et la Chine restent parties à l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien, tandis que les États-Unis s’en sont retirés en 2018. Les pays occidentaux, avec Israël en soutien, soupçonnent Téhéran de viser une arme nucléaire, ce que l’Iran dément en revendiquant uniquement un usage civil conforme au Traité de non-prolifération.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 02/06/2025
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