À vous, qui paradez aujourd’hui avec vos titres tout neufs, vos voitures de fonction, vos costumes bien taillés et vos sourires de façade… À vous qui avez été promus grâce à un combat que vous n’avez jamais vraiment mené… Savez-vous seulement ce qu’est la loyauté ?
Hier, quand il fallait se tenir debout, vous étiez invisibles. Quand d’autres prenaient des coups, perdaient leur boulot, leur liberté, leur dignité… vous étiez cachés, prudents, calculateurs.
Aujourd’hui, vous vous pavanez, installés dans des bureaux climatisés, pressés de nouer des alliances, de conclure des deals, de vous faire bien voir. Mais que faites-vous pour ceux qui ont allumé la mèche quand tout semblait perdu ? Cette attitude illustre tristement l’ingratitude politique au Sénégal, où ceux qui ont risqué leur vie pour une cause sont systématiquement effacés dès que les postes sont en jeu.
Vous avez la mémoire courte. Une mémoire sélective, utile uniquement pour servir vos intérêts. Et Fatick, alors ? Fatick, cette terre qui a trop donné et trop perdu. Une région doublement trahie : par ceux qui l’ont gouvernée pendant 12 ans sans rien faire, et par ceux qui, aujourd’hui, devraient porter sa voix et qui préfèrent jouer profil bas. Encore une fois, l’ingratitude politique au Sénégal frappe là où cela fait le plus mal : sur les cœurs engagés, ceux qu’on oublie aussitôt les micros éteints et les fauteuils acquis.
Les militants de la première heure à Fatick commune n’attendent ni médailles ni tapis rouge. Ils demandent simplement qu’on respecte leur engagement, qu’on reconnaisse leur rôle. Qu’on ne les piétine pas au profit d’intrigants débarqués à la dernière minute. Leur mise à l’écart est une preuve supplémentaire de cette ingratitude politique au Sénégal, devenue presque une norme dès qu’un régime prend place.
Vous êtes en train de reproduire exactement ce que nous avons combattu. Vous devenez ce système que vous prétendiez abattre. Vous niez les bases, vous méprisez les fidèles, vous déviez du chemin. Pas par erreur, mais par choix. Et cela a un nom : trahison.
Le pouvoir, le vrai, ne se mesure pas aux postes ni aux privilèges. Il se mesure à votre capacité à rester fidèle à ceux qui ont rendu cette victoire possible. Pour l’instant, vous échouez. Lamentablement.
Fatick n’oublie pas. Les militants non plus. Et l’histoire, elle, saura écrire vos noms pas à l’encre de l’honneur, mais à celle de la lâcheté. L’ingratitude politique au Sénégal aura ses visages, et vous en ferez partie.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Papa Sène.
Mis en ligne : 03/06/2025
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