Mardi, la presse ouest-africaine dresse un tableau riche en contrastes, où se croisent rivalités électorales, efforts diplomatiques, préoccupations sociales et projets de développement. De la Côte d’Ivoire au Sénégal, en passant par le Niger, le Bénin et le Togo, l’actualité régionale reflète les multiples dynamiques à l’œuvre dans la sous-région.
En Côte d’Ivoire, la candidature de Tidjane Thiam à la présidentielle d’octobre sème la discorde au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Selon Jeune Afrique, Jean-Louis Billon, ancien ministre et figure du parti, conteste l’éligibilité de l’actuel président du PDCI, récemment réélu mais juridiquement fragilisé.
Billon réclame la convocation d’une nouvelle convention et se positionne comme candidat. « Je demeure un militant du PDCI-RDA. Je suis candidat à la présidentielle pour le parti », a-t-il déclaré avec assurance.
Au-delà des joutes politiques, Le Monde Afrique met en lumière les ambitions culturelles de la Côte d’Ivoire, qui entend devenir un pôle cinématographique régional. Trois studios sont en cours de construction à Abidjan, dans le but de capter les productions étrangères et structurer une industrie locale en plein essor.
Toujours à Abidjan, les regards sont tournés vers les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), comme le rapporte Abidjan.net. L’événement, qui s’étale jusqu’au 28 mai, sera marqué par l’élection du futur président de l’institution. Cinq candidats sont en lice, dont Amadou Hott du Sénégal, Mahamat Abbas Tolli du Tchad ou encore Bajabulile Swazi Tshabalala d’Afrique du Sud.
À Dakar, c’est la diplomatie régionale qui retient l’attention, avec la visite du Premier ministre Ousmane Sonko à Ouagadougou le 16 mai. D’après Jeune Afrique, ce déplacement vise à consolider les liens entre le Sénégal et le Burkina Faso, membre de l’Alliance des États du Sahel (AES), en dépit des tensions persistantes entre l’AES et la CEDEAO. « Nous voulons renforcer nos relations, car là sont nos convictions », a affirmé Sonko, dans une posture de rapprochement assumé.
Pendant ce temps, au Niger, les tensions s’accentuent entre étudiants et militaires, alerte l’Union des étudiants nigériens à l’Université de Dosso (UENUD). L’organisation appelle à l’apaisement face à des actes jugés intimidants dans les espaces universitaires. Une mésentente qui suscite l’inquiétude et renforce le climat de crispation.
Au Mali, Le Challenger s’intéresse au deuxième Dialogue Brésil-Afrique sur la sécurité alimentaire, tenu à Brasilia. À cette occasion, le ministre malien de l’Élevage, Youba Ba, a signé un important protocole sanitaire. L’initiative, soutenue par le ministère brésilien de l’Agriculture, a rassemblé plusieurs pays africains autour de la coopération agropastorale.
Au Bénin, La Nation annonce de nouvelles règles pour les visites en prison, qui entreront en vigueur le 1er août. Une réforme impulsée par un décret datant d’octobre 2024, et qui s’inscrit dans une volonté de modernisation de la gestion carcérale. Par ailleurs, Bénin Web TV informe de nouveaux critères d’empotage des conteneurs au port de Cotonou : seules les entreprises disposant d’entrepôts à l’intérieur du port pourront désormais s’en charger.
Le dynamisme portuaire s’étend également au Togo, où le port autonome de Lomé poursuit son ascension comme hub logistique régional, selon Republic of Togo et Jeune Afrique. La capitale togolaise s’affirme comme un carrefour stratégique dans le commerce ouest-africain.
Retour au Sénégal, où L’Observateur revient sur l’effondrement dramatique d’un immeuble à Touba, qui a causé 11 morts et 7 blessés. Le maître d’œuvre, déjà impliqué dans une affaire similaire à Dakar, est placé en garde à vue. EnQuête dénonce quant à lui des « effondrements en série » révélateurs d’un système défaillant : absence de contrôles, matériaux de mauvaise qualité, opacité des autorisations. « Les mêmes causes produisent les mêmes drames », déplore le quotidien.
Enfin, Sud Quotidien et Libération rapportent le placement sous mandat de dépôt de l’ancien ministre sénégalais Mansour Faye, également beau-frère de l’ex-président Macky Sall. L’ex-responsable est mis en cause dans la gestion du fonds anti-Covid pour un montant de 2,7 milliards de FCFA. Ses avocats dénoncent une « procédure politique », tandis que la tentative de cautionnement via un terrain appartenant à Macky Sall a été rejetée.
Entre tensions politiques, réformes économiques et diplomatie proactive, l’espace ouest-africain continue de refléter une réalité à la fois fragmentée et dynamique.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 05/06/2025
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