À l’occasion de la 53e Journée mondiale de l’environnement, célébrée le 5 juin 2025 sous le thème « Combattre la pollution par les plastiques », l’Alliance des Écologistes du Sénégal (ADES) a lancé un appel pressant à l’État sénégalais. Dans un communiqué publié la veille, Baye Salla Mar, président de l’ADES et membre de la coalition Diomaye Président, interpelle les autorités sur l’inaction prolongée face à un fléau mondial.
Le communiqué, publié à la veille de la Journée mondiale de l’environnement, met en lumière un constat alarmant : 460 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde, mais moins de 10 % sont recyclées. Le reste se retrouve dans les océans, les sols et l’atmosphère, menaçant les écosystèmes et la santé humaine par l’infiltration des microplastiques.
L’ADES s’appuie sur les dynamiques internationales pour renforcer son message. Baye Salla Mar rappelle que 175 pays, réunis à Nairobi en mars 2022 lors de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement (UNEA-5), se sont engagés à élaborer un traité juridiquement contraignant pour lutter contre la pollution plastique. Une deuxième session de négociations a eu lieu à l’UNESCO en mai 2023, et une nouvelle rencontre est attendue dans deux mois.
« Si rien n’est fait, en 2060, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans », avertit le communiqué, citant des études scientifiques sur les impacts à long terme de ce matériau dérivé du pétrole, responsable d’émissions de gaz à effet de serre et quasi indestructible dans l’environnement.
L’ADES déplore également l’inaction nationale. En 2020, le Sénégal avait adopté la loi n°2020-04 visant à interdire la production, l’importation et l’utilisation de plastiques à fort impact environnemental, tout en favorisant l’économie circulaire. Pourtant, cinq ans plus tard, les décrets d’application nécessaires à son entrée en vigueur n’ont toujours pas été publiés.
À l’occasion de cette Journée mondiale de l’environnement, l’ADES appelle donc le gouvernement sénégalais à :
publier immédiatement les textes d’application de la loi de 2020 ;
renforcer la sensibilisation du public pour un changement de comportement ;
soutenir les entreprises locales proposant des alternatives écologiques au plastique, via des incitations fiscales et des aides techniques.
Alors que la Journée mondiale de l’environnement est l’occasion de mobiliser la planète autour des enjeux écologiques majeurs, l’ADES insiste sur la nécessité d’aller au-delà des discours. Pour l’organisation, chaque pays doit assumer sa part de responsabilité, et le Sénégal, fort de sa jeunesse et de son potentiel d’innovation, a les moyens de jouer un rôle moteur dans la lutte contre la pollution plastique.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 05/06/2025
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