Malick Diop, 25 ans, étudiant sénégalais enrôlé dans l’armée russe, a de nouveau été exposé dans une vidéo diffusée par le régiment Azov, une branche des forces ukrainiennes. Le Sénégalais capturé en Ukraine y apparaît amaigri, affaibli, le regard vide, assis devant un rideau de plastique noir froissé. Son visage et ses mots traduisent l’ampleur du drame vécu par certains jeunes Africains enrôlés dans un conflit qui les dépasse.
Déjà aperçu le 24 avril dans une précédente vidéo, Malick Diop revient dans cette nouvelle séquence filmée « depuis un lieu inconnu », vêtu d’un uniforme russe. Selon L’Observateur, qui a visionné les images, il semble affaibli : traits tirés, poignet gauche bandé, béquille à la main. Ce Sénégalais capturé en Ukraine incarne malgré lui le sort tragique de nombreux jeunes africains attirés par les promesses de l’armée russe.
Dans son témoignage, Diop raconte avoir été approché dans un centre commercial par un recruteur russe. L’offre était alléchante : un poste en cuisine, loin du front, payé 800 000 roubles par mois – environ 6 millions de francs CFA, soit le double du salaire d’un ministre sénégalais. Convaincu, l’étudiant accepte… sans se douter qu’il allait être envoyé au combat.
À peine arrivé à Louhansk, il reçoit un fusil, une grenade, un casque et un gilet pare-balles. « Je n’ai jamais manié une arme. La seule que j’avais vue, c’était celle de mon grand-père, et elle ne marchait même plus », confie-t-il. Sans formation, sans explication, il est jeté dans la guerre, au milieu d’ordres hurlés en russe – une langue qu’il comprend à peine.
Confronté à l’horreur, le Sénégalais capturé en Ukraine abandonne tout et tente de fuir. Il erre plusieurs jours dans la forêt, blessé, affamé, avant d’être repéré par un drone ukrainien. Les soldats qui l’interpellent lui donnent à manger, le soignent et lui offrent un soutien psychologique.
Aujourd’hui, Malick Diop s’oppose fermement à toute idée d’être remis à la Russie dans le cadre d’un échange de prisonniers. Son message est sans ambiguïté : « Les Russes ont ruiné ma vie. Ils ont détruit mes projets, mon avenir. Ne pensez même pas à rejoindre cette armée. Ils ne m’ont pas traité comme une personne. »
Le parcours de ce Sénégalais capturé en Ukraine met en lumière une réalité alarmante : celle de jeunes Africains enrôlés dans un conflit sous de fausses promesses, parfois sans aucun entraînement, souvent sans retour. Son histoire, tragique, est un signal d’alarme pour tous ceux qui pourraient être tentés de suivre le même chemin.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 05/06/2025
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