Dans la nuit de lundi à mardi, la paisible ville côtière de Somone a été le théâtre d’un acte de banditisme d’une rare violence. Des hommes armés, munis de machettes, ont pris d’assaut la bergerie de Birahime Sow, un émigré sénégalais récemment rentré d’Italie pour investir dans l’élevage. Cette attaque brutale met en lumière une insécurité grandissante dans cette zone pourtant réputée tranquille.
Les gardiens de la bergerie, pris de court en pleine nuit, ont été ligotés, battus et menacés de mort. Demba Diallo, l’un d’eux, décrit avec émotion la terreur vécue :
« Ils nous ont mis des machettes sur le cou. Ils sentaient l’alcool et parlaient en peulh. Quand je tentais de les regarder, ils détournaient ma tête avec leurs coupe-coupe. J’ai reçu plusieurs coups, mais j’ai réussi à m’échapper, malgré une blessure à la tête. »
Grâce à cette fuite héroïque, l’alerte est donnée et les gendarmes interviennent rapidement. Les assaillants, des hommes armés déterminés, avaient déjà tenté d’emporter plusieurs bêtes. Face à la difficulté de maîtriser les plus gros animaux, ils abandonnent vaches et taureaux, mais réussissent à s’enfuir avec plusieurs béliers, empruntant des sentiers escarpés menant à l’aire marine protégée.
La riposte s’organise dans l’urgence. Soutenus par les habitants, les gendarmes parviennent à retrouver une partie du bétail du côté de Thiafoura. Mais les dégâts sont là : un jeune mâle a été grièvement blessé, perdant une patte. Pour Birahime Sow, c’est un coup dur. « J’ai investi toutes mes économies ici. Ce genre de choses devient trop fréquent. Même en plein jour, on peut croiser des hommes armés prêts à tout. »
La colère des éleveurs gronde. Ismaela Sow, président du Conseil national de la Maison des éleveurs du Sénégal, s’indigne :
« On banalise le vol de bétail. Il faut des lois strictes, mais aussi des autorisations de port d’arme pour ceux qui veulent défendre leurs troupeaux. » Il dénonce aussi le manque de concertation dans certaines décisions officielles, comme l’identification du bétail, alors que des hommes armés continuent de piller les exploitations en toute impunité.
Ce nouvel acte de violence réactive un traumatisme local : le meurtre non élucidé de Béa, une Franco-Sénégalaise, assassinée à quelques pas de la bergerie. Malgré la mise en place de comités de veille citoyenne, l’insécurité reste tenace.
À Somone, l’inquiétude monte. La présence répétée de des hommes armés dans la région bouleverse l’équilibre d’une communauté autrefois paisible. Les habitants espèrent des réponses fortes, concrètes et urgentes de la part des autorités pour empêcher que la peur ne devienne la norme.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 05/06/2025
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