Dans un contexte post-électoral dominé par l’euphorie de la victoire du tandem Diomaye-Sonko, un article met en lumière l’émergence d’un nouvel acteur dans l’opposition sénégalaise : Barthélémy Dias. Ancien maire de Dakar et figure bien connue du paysage politique, il vient de lancer un nouveau mouvement, rompant avec Khalifa Sall, son allié de toujours. L’article évoque les nombreux défis auxquels il fait face.
Mon parti pris, résolument positif, est de saluer l’audace et la résilience de Barthélémy Dias, qui incarne aujourd’hui une opposition courageuse et constructive, essentielle au bon fonctionnement de toute démocratie.
Depuis la montée en puissance de PASTEF, le Sénégal vit une phase de profonde transformation politique. Le pouvoir a changé de camp, et avec lui, les rôles. Hier persécutés, aujourd’hui aux commandes, les leaders de l’actuel régime sont porteurs d’un immense espoir. Mais ce même espoir ne saurait occulter la nécessité d’une voix critique, vigilante et tournée vers l’intérêt général. C’est dans ce climat que Barthélémy Dias s’élève, non pour détruire, mais pour proposer.
L’article souligne, à juste titre, les obstacles que rencontre Barthélémy Dias : isolement politique, puissance symbolique et populaire du pouvoir en place, nécessité de dépasser son image clivante. Pourtant, ces défis, loin de l’écraser, semblent galvaniser sa détermination. En initiant un mouvement politique autonome, il démontre qu’il ne cherche ni le confort des alliances faciles, ni la posture d’une opposition de façade.
Barthélémy Dias veut incarner une alternative. Cela demande du courage, surtout dans une période où toute critique peut être perçue comme une attaque contre le renouveau espéré par les électeurs. Être minoritaire, c’est souvent être marginalisé, mais c’est aussi l’occasion de poser les bonnes questions, d’alerter, de proposer. C’est le rôle fondamental de toute opposition démocratique.
Premièrement, Barthélémy Dias a une légitimité politique acquise sur le terrain. Son expérience municipale, ses combats pour la justice sociale et sa capacité à mobiliser une jeunesse urbaine désabusée font de lui un interlocuteur crédible.
Deuxièmement, dans un pays où l’alternance s’est faite dans la douleur et l’attente, il est salutaire qu’une voix s’élève pour éviter l’unanimisme. Le Sénégal n’a pas besoin d’un paysage politique unicolore, mais d’un pluralisme fort, fondé sur des propositions concrètes, non sur des slogans creux.
Troisièmement, son opposition n’est pas une opposition de principe. Elle est fondée sur des convictions républicaines : transparence, bonne gouvernance, équité. À ce titre, son discours est complémentaire à celui du pouvoir, non nécessairement antagoniste.
Dans d’autres démocraties africaines comme le Ghana ou l’Afrique du Sud, des figures issues du même camp que le pouvoir ont su construire des alternatives viables en assumant une opposition responsable. Ces exemples montrent qu’un espace existe toujours pour ceux qui osent tracer un chemin différent. La trajectoire de Barthélémy Dias s’inscrit dans cette veine.
Barthélémy Dias n’est pas un homme parfait. Mais il est aujourd’hui l’un des rares à s’ériger avec cohérence et conviction contre les dérives potentielles d’un pouvoir jeune, mais pas infaillible. Il paie le prix de son indépendance, mais son combat est plus nécessaire que jamais. Une démocratie ne peut s’épanouir sans contre-pouvoirs. En cela, il mérite respect, écoute, et surtout, reconnaissance.
Dans ce nouveau chapitre de notre histoire politique, soutenons une opposition lucide, responsable et courageuse. Donnons-lui sa place dans l’arène républicaine, car c’est aussi cela, la démocratie.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Cheikh Cissé.
Mis en ligne : 11/06/2025
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