La « Une » des journaux internationaux du jeudi 12 juin 2025 - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Maimouna | Publié le 12/06/2025 11:06:12

La « Une » des journaux internationaux du jeudi 12 juin 2025

Los Angeles vit ce lundi soir sa deuxième nuit consécutive sous couvre-feu, dans une tentative d’endiguer les affrontements violents qui opposent depuis le week-end manifestants et forces de l’ordre. Ces protestations éclatent en réaction à la politique migratoire ferme du président Donald Trump, au cœur d’un climat social tendu et explosif.

Un premier bilan s’impose, d’abord à travers les images fortes qui circulent. La Süddeutsche Zeitung consacre un long reportage numérique intitulé Chaos et réalité, illustré par une photo saisissante : un homme cagoulé, torse nu, pose sur le capot d’une voiture en flammes. Derrière ce chaos, les forces de l’ordre — policiers et soldats de la Garde nationale — déployés sur ordre direct de la Maison Blanche, jouent également un rôle non négligeable.

Dans un témoignage recueilli par le média allemand, deux membres des forces déployées, sous couvert d’anonymat, confient leur difficulté à coordonner leurs actions : « C’était comme essayer de jouer au football, au hockey sur glace et au baseball dans un même stade. » Cette confusion traduit un manque évident de préparation, souligne Le Temps, qui dénonce un « Donald Trump en guerre contre son propre pays ». Le journal suisse pointe « un recours unilatéral à l’armée sans précédent depuis soixante ans », une « expérimentation à hauts risques » susceptible d’être étendue à d’autres métropoles américaines.

Cette stratégie militaire a aussi ses détracteurs au sein des organisations de défense des libertés civiles. Sarah Mehta, de l’Union américaine des libertés civiles, interrogée par The Guardian, insiste : « Ce n’est pas un cas isolé. » De son côté, The New York Times donne la parole à un professeur de droit de l’université de Georgetown, qui juge que Donald Trump a « largement redéfini la notion d’état d’urgence », usant des troupes fédérales pour « libérer » Los Angeles comme si la ville était occupée par une force étrangère.

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Le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott — fervent allié de Trump sur les questions migratoires — a annoncé à son tour le déploiement de la Garde nationale dans son État, confirmant l’ampleur du mouvement conservateur face à la contestation.

Pour Die Welt, Donald Trump sait qu’il sortira vainqueur de cette crise : « Si la police locale et l’administration de Los Angeles parviennent à contenir les troubles, il s’attribuera le mérite de ses tactiques de dissuasion. Si la situation empire et nécessite l’intervention des troupes, lui seul aura sauvé la Californie. »

Mais le président peut aussi compter sur un « allié » inattendu, selon Le Monde : le camp démocrate, en proie à une profonde division sur le dossier migratoire. Entre la condamnation des violences policières et la défense d’une immigration ouverte, « toute la gauche flotte », observe le quotidien français, qui met en garde contre un piège politique majeur : « Comment dénoncer les violences dans les rues sans céder à l’idée d’anarchie ? »

Le mouvement de protestation s’étend bien au-delà de Los Angeles. Hier, El Pais recensait des manifestations dans 24 villes américaines, d’un océan à l’autre, de Las Vegas à Seattle, en passant par New York et Austin. Ce week-end, à l’occasion du 79e anniversaire de Donald Trump, plusieurs centaines de rassemblements sont prévus dans tout le pays, dans ce qui pourrait devenir « la plus grande vague de protestation depuis l’arrivée du président au pouvoir », prédit le quotidien espagnol.

Dans un autre registre, la Californie perd l’une de ses plus grandes icônes culturelles. Brian Wilson, leader des Beach Boys, est décédé hier à l’âge de 82 ans. Salué par The Independent comme « une des figures les plus innovantes de la musique pop », Wilson était considéré par Paris Match comme « l’égal des Beatles ». Avec ses mélodies, il avait incarné « le style de vie des adolescents californiens » des années 60, souligne Variety. Le Washington Post rappelle que son talent unique permettait de capter autant « le soleil californien » que « l’angoisse existentielle », faisant de Brian Wilson une légende à la fois solaire et complexe.

Los Angeles reste donc au cœur d’un bras de fer historique, entre contestation sociale, tensions politiques et une crise d’identité nationale qui ne fait que commencer.

Article écrit par : Mariama Ba
Mis en ligne : 12/06/2025

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