L’Iran est de nouveau sous le feu des projecteurs internationaux. Pour la première fois depuis vingt ans, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a officiellement accusé Téhéran d’avoir enfreint ses engagements nucléaires, renforçant ainsi les inquiétudes sur la transparence du programme atomique iranien.
Jeudi à Vienne, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a adopté une résolution ferme, avec 19 voix pour, 3 contre et 11 abstentions. Ce texte, soutenu par les puissances occidentales, dénonce les manquements répétés de la République islamique à ses engagements nucléaires, notamment en ce qui concerne des matières fissiles non déclarées et des activités secrètes d’enrichissement.
Ce durcissement marque un tournant dans le traitement du dossier iranien, dans un contexte de tensions grandissantes au Moyen-Orient. Les États-Unis, craignant une escalade, ont ordonné le départ du personnel non essentiel de leur ambassade à Bagdad, et ont autorisé des évacuations dans leurs représentations au Koweït et à Bahreïn.
Israël, allié majeur de Washington, multiplie les mises en garde. Le chef du Mossad, David Barnea, doit prochainement rencontrer l’émissaire américain Steve Witkoff pour évoquer la possibilité d’une frappe préventive contre les sites nucléaires iraniens. Une hypothèse que l’Iran prend très au sérieux.
En réaction à la résolution, Téhéran a dénoncé une décision « politique », dénuée selon lui de « fondement technique ou juridique ». Les autorités iraniennes ont annoncé l’ouverture prochaine d’un nouveau site d’enrichissement dans un « lieu sécurisé », ainsi que la modernisation de leurs centrifugeuses, tout en affirmant rester attachées à leurs engagements nucléaires « dans un cadre souverain ».
Malgré la rupture du dialogue officiel, des pourparlers indirects sont attendus à Oman entre diplomates iraniens et américains. En toile de fond, la ligne reste inchangée du côté de Donald Trump : « L’Iran ne doit en aucun cas acquérir l’arme nucléaire. » Une position qui s’appuie sur la nécessité, selon lui, de garantir le respect des engagements nucléaires de Téhéran pour préserver la stabilité régionale.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 12/06/2025
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