Ses négligences ont encore tué : Boeing frappé par un nouveau crash - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Coumba Sagna | Publié le 12/06/2025 03:06:20

Ses négligences ont encore tué : Boeing frappé par un nouveau crash

Le crash du vol AI 171 reliant Ahmedabad à Londres, opéré par un Boeing 787 Dreamliner, a coûté la vie à 242 personnes. Ce drame, présenté comme le premier accident impliquant ce modèle, est un nouveau coup dur pour l’industrie aéronautique. Mais plus encore, il met une fois de plus en lumière les lourdes responsabilités de Boeing. Trop, c’est trop. Cet accident n’est pas un simple “incident tragique”, mais le fruit d’une culture industrielle défaillante et d’une complaisance coupable.

Depuis le double crash du 737 MAX entre 2018 et 2019, la réputation de Boeing est profondément entachée. Deux accidents ayant fait 346 morts, liés à des défauts de conception et une dissimulation volontaire d’informations. Après une interdiction mondiale de vol pour ce modèle et une enquête du Congrès américain accablante, le géant américain semblait vouloir redresser la barre. Et voilà qu’un 787 Dreamliner, fleuron de sa flotte, s’écrase peu après le décollage. Pas de tempête. Pas de missile. Mais un appareil flambant neuf qui s’effondre littéralement.

Ce qui choque, au-delà du drame humain, c’est la répétition. À chaque fois, Boeing invoque la “surprise”, la “tristesse” et promet des “enquêtes”. Pourtant, les problèmes de fabrication du 787 sont connus depuis au moins 2013 : défauts de batteries lithium-ion entraînant des incendies, matériaux composites mal testés, pièces non conformes. Le Wall Street Journal révélait encore en 2021 que Boeing avait suspendu les livraisons du 787 à cause de défauts structurels dans le fuselage. Et pourtant, ces avions volent. Et pourtant, ils explosent.

Défauts de conception persistants : le Dreamliner a déjà été cloué au sol en 2013 à cause de ses batteries. Depuis, des problèmes de qualité sont régulièrement pointés par la FAA.

Article Similaire

Culture du profit sur la sécurité : Boeing a été accusé à plusieurs reprises d’avoir mis la pression sur ses ingénieurs pour réduire les coûts, quitte à négliger la sécurité. Le crash du 737 MAX était déjà le symptôme de cette logique mortifère.

Manque de transparence : la firme ne fournit jamais de détails immédiats, se retranche derrière de vagues déclarations d’intention, en attendant que l’indignation s’essouffle.

Passivité des autorités : comment expliquer que malgré des antécédents graves, les modèles Boeing continuent d’être autorisés à voler en masse sans audits renforcés ?

En 2024 encore, des rapports internes du New York Times révélaient que Boeing avait ignoré plusieurs alertes d’ingénieurs internes sur des défauts de production du 787, notamment des microfissures dans le fuselage et des pièces mal alignées. Le Seattle Times révélait aussi des pressions exercées sur les techniciens dénonçant ces failles. Bref, l’entreprise savait.

Airbus, son principal concurrent européen, a certes connu des accidents, mais aucun ne fut aussi directement imputable à une négligence volontaire de l’entreprise. Chez Boeing, on retrouve une constante : des problèmes techniques graves et une dissimulation systématique. Même la NASA a refusé d’utiliser certains 787 pour ses missions, les jugeant trop risqués.

Ce crash n’est pas un incident isolé. C’est la conséquence d’une politique industrielle aveuglée par le profit, d’un manque de contrôle et d’une impunité persistante. On ne parle pas ici d’un bug logiciel ou d’un défaut anodin. On parle de 242 vies fauchées. Combien de morts faudra-t-il encore pour que Boeing rende réellement des comptes ?

Les autorités de régulation mondiales, les compagnies aériennes, et surtout les passagers, exigent des comptes à Boeing. Il ne suffit plus de suspendre un modèle. Il faut des sanctions, des procès, des interdictions de vol tant que la sécurité n’est pas garantie par des faits, pas par des communiqués de presse. Parce que dans les airs, l’erreur n’est pas une option.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ibrahima Barry.
Mis en ligne : 12/06/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

1 commentaires
wally
l'erreur est humaine aussi
Le 2025-06-12 15:02:36

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

1 commentaires
wally
l'erreur est humaine aussi
Le 2025-06-12 15:02:36

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top