En visite à la CSS ce jeudi, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a marqué une étape forte de sa tournée économique dans le nord du Sénégal. À Richard-Toll, la Compagnie sucrière sénégalaise, fleuron de l’agro-industrie nationale, a présenté ses ambitions renouvelées pour contribuer activement à la souveraineté alimentaire, en particulier par la réduction des importations de sucre.
Face aux défis liés à l’autosuffisance, la visite à la CSS a permis de mettre en lumière un objectif majeur : faire passer la production annuelle de sucre raffiné de 140 000 à 220 000 tonnes. Cette hausse prévue repose sur le projet d’extension KT200, que les responsables de l’entreprise ont exposé au chef de l’État. En ligne de mire : renforcer l’offre locale pour compenser une demande nationale en forte progression.
Implantée depuis plusieurs décennies dans la vallée du fleuve Sénégal, la CSS dispose de vastes plantations de canne à sucre irriguée, notamment dans la zone de Bardial. Elle constitue aujourd’hui l’un des plus grands pôles industriels hors de Dakar, avec plusieurs milliers d’emplois directs et indirects.
Cependant, la visite à la CSS n’a pas occulté les problématiques qui freinent parfois le développement agro-industriel. L’extension des surfaces cultivées suscite des tensions sur le foncier, où cohabitent agriculteurs, éleveurs et industries. Le président Faye, soucieux d’un équilibre durable, a insisté sur la nécessité d’un dialogue inclusif.
« Aucun projet de développement ne peut réussir sans l’adhésion des communautés locales. La souveraineté alimentaire doit rimer avec justice sociale », a-t-il affirmé à l’issue de la visite à la CSS.
L’étape de Richard-Toll s’inscrit dans un agenda présidentiel plus large, orienté vers la relance de pôles économiques régionaux. Avant la visite à la CSS, le président Faye s’est rendu à l’usine Saf Ingrédients de Ross Béthio, spécialisée dans les dérivés d’oignon, et au casier agricole de Diama, soutenu par la Banque arabe de développement économique en Afrique (BADEA).
Cette série de visites confirme la place stratégique de la vallée du fleuve Sénégal dans les politiques publiques, avec la volonté de la hisser au rang de moteur agricole du pays.
À terme, le succès du projet KT200 dépendra de sa capacité à allier performance industrielle, respect des équilibres locaux et impact social positif. La visite à la CSS aura au moins permis d’envoyer un signal fort : l’État entend accompagner activement les acteurs de terrain pour bâtir un modèle agricole plus autonome et résilient.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 13/06/2025
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