Dans un climat international tendu, l’annonce de Donald Trump sur son « engagement diplomatique » vis-à-vis de l’Iran aurait pu être accueillie avec soulagement. Pourtant, ce message d’ouverture est rapidement miné par ses propres propos : le même président américain admet dans la foulée qu’une frappe israélienne contre l’Iran est « très probable », tout en ordonnant la réduction du personnel diplomatique américain dans la région.
Cette posture ambiguë soulève de profondes inquiétudes sur la cohérence et la sincérité de l’approche américaine dans ce dossier.
À première vue, les États-Unis se présentent comme les artisans d’une paix négociée. Trump parle de dialogue, de compromis, et affirme vouloir éviter un conflit avec l’Iran. Mais dans le même souffle, il accepte comme inévitable une possible frappe militaire israélienne. Cette dissonance flagrante entre les paroles et les actes brouille le message diplomatique américain. Quel crédit accorder à un appel au dialogue quand il est doublé d’un consentement à la guerre ?
La tension nucléaire entre l’Iran et l’Occident n’est pas nouvelle, mais elle atteint aujourd’hui des sommets inquiétants. Téhéran annonce vouloir accroître sa production d’uranium enrichi, en réaction à une condamnation par l’AIEA. Loin de calmer les tensions, Washington et Tel-Aviv soufflent sur les braises. La menace militaire devient un levier diplomatique, mais à quel prix ? Cette stratégie de la peur pousse l’Iran à durcir sa position plutôt qu’à faire des concessions.
L’attitude américaine actuelle est loin de favoriser un terrain d’entente. En réduisant son personnel diplomatique en Irak, Washington envoie un message clair : le dialogue n’est plus une priorité, la guerre devient une possibilité concrète. Or, une diplomatie efficace repose sur la présence, la patience, et la constance. À l’inverse, en agissant sous la pression militaire, les États-Unis sapent leur propre crédibilité et ferment la porte à une véritable négociation.
L’exemple du dialogue entre les États-Unis et la Corée du Nord, bien qu’imparfait, montre qu’un engagement diplomatique peut exister sans menace militaire directe. De même, les Accords de Vienne de 2015, signés sous l’administration Obama, avaient permis de contenir l’enrichissement iranien dans un cadre multilatéral. Aujourd’hui, en s’écartant de cette logique concertée pour laisser place à la rhétorique guerrière, Donald Trump isole son pays et exacerbe les tensions.
Il ne suffit pas de se dire « engagé pour la paix » tout en tolérant une guerre imminente. La diplomatie exige une cohérence entre les intentions affichées et les actions entreprises. En admettant publiquement qu’une attaque israélienne contre l’Iran « pourrait très bien se produire », tout en parlant de négociations « proches du succès », Donald Trump entretient une dangereuse ambiguïté. Cette incohérence fragilise la paix et expose la région à un conflit évitable.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Salla Daryll.
Mis en ligne : 13/06/2025
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