L’intervention de Thierno Alassane Sall dans l’émission Faram Facce vient rappeler une vérité trop souvent mise de côté dans le tumulte politique sénégalais : notre pays a besoin de se concentrer sur l’essentiel. Alors que la rumeur d’une éventuelle candidature de Macky Sall au poste de Secrétaire général de l’ONU agite la sphère politique, le leader du parti République des valeurs appelle à une prise de hauteur.
Le Sénégal traverse une période marquée par des défis structurels majeurs : une dette publique qui enfle, un système éducatif en crise, des hôpitaux à bout de souffle, et un chômage des jeunes qui demeure alarmant. Pourtant, une bonne partie de l’énergie du nouveau pouvoir semble gaspillée dans des règlements de comptes politiques.
L’acharnement contre Macky Sall qu’il soit réel ou amplifié détourne l’attention du gouvernement de ses responsabilités premières. La déclaration de la ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, affirmant que l’État ne soutiendra pas la candidature de Macky Sall à l’ONU, traduit une posture trop politicienne pour une question éminemment diplomatique.
La diplomatie ne doit pas être le théâtre de querelles internes. Les enjeux internationaux exigent discrétion, cohérence et vision. En s’opposant publiquement à une éventuelle ambition onusienne de Macky Sall, l’État donne l’impression de personnaliser la diplomatie au lieu de la penser au service du pays. Pire encore, les discussions autour d’anciens chroniqueurs ou figures mineures de l’opposition occupent une place disproportionnée dans l’espace public, reléguant les questions essentielles au second plan.
L’intervention de Thierno Alassane Sall mérite donc d’être saluée. Elle invite à une rupture nette avec la politique spectacle et à une recentration sur les chantiers fondamentaux : éducation, emploi, santé, infrastructures. Si le gouvernement veut réellement marquer sa différence avec les précédents régimes, qu’il le prouve par les résultats concrets, non par des combats symboliques et stériles. La priorité aujourd’hui doit être de sortir le pays de la spirale de l’endettement, de renforcer la transparence budgétaire et d’investir massivement dans la formation et l’innovation.
De nombreux pays africains ont compris la leçon. Le Ghana, malgré ses difficultés économiques, a recentré son action sur la stabilité institutionnelle et l’attraction d’investissements. Le Rwanda a misé sur la tech et la bonne gouvernance pour s’imposer sur la scène internationale. Pendant ce temps, le Sénégal, riche de ses ressources humaines, peine à faire décoller ses secteurs stratégiques faute de vision à long terme, parasité par des querelles d’ego et des règlements de comptes anachroniques.
Plutôt que de continuer à traquer l’ancien président comme une ombre encombrante, concentrons-nous sur ce que nous pouvons construire ensemble. Un État fort ne se définit pas par la répression de ses adversaires, mais par sa capacité à résoudre les problèmes de ses citoyens. L’histoire jugera sévèrement ceux qui auront manqué le rendez-vous avec les priorités de leur peuple.
Changez de cap. Le développement du Sénégal n’attend pas.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Sall Sall.
Mis en ligne : 13/06/2025
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