L'erreur fatale de Sonko : Transparence ou Incompétence - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Maimouna | Publié le 14/06/2025 05:06:48

L'erreur fatale de Sonko : Transparence ou Incompétence

Un discours de vérité qui coûte cher. Voilà le résumé brutal de la dernière sortie du Premier ministre Ousmane Sonko, qui a révélé, tambour battant, des falsifications dans les comptes publics.

Une déclaration choc qui, au lieu de rassurer les marchés, a provoqué une onde de choc sur les places financières, faisant chuter la valeur des obligations sénégalaises et semant encore plus le doute chez les bailleurs internationaux. Si l’intention pouvait sembler noble, le résultat est tout simplement catastrophique.

Depuis son arrivée au pouvoir, Ousmane Sonko brandit la transparence comme un étendard, promettant de « rétablir la vérité » dans la gestion de l’État. Mais une fois les projecteurs braqués sur les révélations, qu’a-t-on vu ? Une déclaration publique, spectaculaire, sans méthode, sans plan de redressement, sans stratégie crédible de sortie de crise. C’est cette gestion brouillonne, presque populiste, qui pousse aujourd’hui les investisseurs à fuir. Car la transparence, sans cap économique clair, devient un exercice dangereux.

La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre : les obligations sénégalaises à long terme se sont effondrées pendant que d’autres pays de la région gagnaient du terrain. Cela démontre une chose simple : les investisseurs ne veulent pas de scandales publics sans issue. Ils exigent de la lisibilité, de la cohérence, de la stabilité. Et non des effets d’annonce. Le FMI lui-même attend « une clarification complète » du processus de falsification. Pendant ce temps, les eurobonds sénégalais sont devenus quasi toxiques, et le pays s’éloigne encore d’un retour crédible sur les marchés.

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Regardons du côté du Rwanda. Là-bas, la transparence se conjugue avec discipline budgétaire et planification stratégique. Pas de sorties tapageuses, mais des réformes concrètes, calibrées, progressives. Résultat : un pays qui inspire confiance aux institutions et attire les capitaux. Le Sénégal aurait pu s’inspirer de cette rigueur. À la place, il a préféré exposer ses failles à ciel ouvert, sans filet. Cela s’apparente davantage à une opération de communication politique qu’à une véritable réforme de fond.

Ne soyons pas dupes. Derrière la posture du Premier ministre se cache une logique politicienne : montrer qu’on fait mieux que les prédécesseurs, qu’on « nettoie la maison ». Mais pendant qu’il règle ses comptes, c’est la réputation financière du Sénégal qui s’effondre. Ce n’est pas seulement une erreur de communication, c’est une faute politique.

Oui, la transparence est une nécessité, mais elle doit s’accompagner de rigueur, de discrétion stratégique et surtout, d’un plan d’action solide. Il est temps d’arrêter de jouer avec la confiance des partenaires internationaux au nom de symboles creux. Ousmane Sonko doit comprendre qu’il ne dirige pas un mouvement de protestation, mais un État. Et qu’un État, ça se gère avec responsabilité, pas avec des coups d’éclat.

Que le gouvernement arrête les effets d’annonce. Qu’il publie un plan crédible de relance financière. Et surtout, qu’il comprenne enfin que la confiance, une fois brisée, ne se rétablit pas à coups de slogans.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Omer Sambou.
Mis en ligne : 14/06/202
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