Dans la nuit du dimanche 15 juin 2025, un fait divers glaçant a secoué la quiétude du département de Goudiry : un véhicule de transport en commun a été intercepté et attaqué par trois individus armés et encagoulés à hauteur du village de Darou Ndiouféne. Sous la menace, les passagers ont été dépouillés de leurs biens, et les malfaiteurs ont emporté une somme d’un million de francs CFA avant de prendre la fuite.
La gendarmerie a été alertée et une enquête est en cours. Ce nouvel épisode, aussi choquant soit-il, n’est malheureusement pas un cas isolé. Il s’inscrit dans une série inquiétante d’agressions, de vols et de braquages qui font désormais partie du quotidien au Sénégal.
Ces dernières années, la montée de l’insécurité est de plus en plus palpable dans notre pays. Des agressions en plein jour, des cambriolages violents, des braquages à main armée sur les routes nationales… Le Sénégal est-il en train de basculer vers une normalisation de la violence ? Le sentiment d’impunité grandit à mesure que les populations assistent, impuissantes, à la prolifération de ce type d’actes. Loin d’être des incidents isolés, ces faits deviennent récurrents, et cela devrait nous alarmer.
Malgré la présence de forces de l’ordre, la criminalité gagne du terrain. Cela pose une question fondamentale : où est l’État quand ses citoyens ont le plus besoin de protection ? Comment comprendre que des individus puissent opérer de manière aussi organisée, lourdement armés, et s’évanouir dans la nature sans être immédiatement inquiétés ? Ce dysfonctionnement dans la chaîne sécuritaire interpelle. Certes, des efforts sont faits, mais ils apparaissent bien timides au regard de la gravité de la situation. L’heure n’est plus aux discours rassurants : elle est à l’action ferme et concrète.
Le climat d’insécurité a des répercussions directes sur l’économie du pays. Les investisseurs hésitent à s’implanter dans un environnement instable où leurs intérêts ne sont pas garantis. Le tourisme, qui était autrefois un secteur en pleine croissance, est également menacé. Qui viendrait passer ses vacances dans un pays où les routes ne sont pas sûres, où l’on peut être agressé en plein trajet ? En fin de compte, cette insécurité chronique contribue à aggraver le chômage, à plomber le développement local et à entretenir un cercle vicieux de pauvreté.
Des pays voisins comme le Cap-Vert ou le Ghana, souvent cités pour leur stabilité, ont fait de la sécurité un pilier de leur attractivité économique. Pourquoi pas nous ? Pourquoi acceptons-nous de vivre dans une telle peur ? Il est grand temps de tirer des leçons et de s’inspirer de modèles qui ont su associer vigilance, rigueur sécuritaire et justice efficace.
L’État sénégalais doit prendre la pleine mesure de cette situation. Protéger les citoyens ne devrait pas être une promesse électorale, mais une mission quotidienne. Il faut renforcer les dispositifs de sécurité sur l’ensemble du territoire, équiper et former les forces de l’ordre, et surtout mettre fin à l’impunité qui encourage ces criminels.
L’insécurité n’est pas une fatalité, mais elle le deviendra si nous choisissons l’indifférence. Que l’État se lève enfin, avec fermeté, pour défendre sa population. L’heure n’est plus aux constats. Elle est à l’action.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Aboubacry Sy.
Mis en ligne : 16/06/2025
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