Selon un document obtenu par le Washington Post, l’administration Trump projette d’élargir les restrictions d’entrée aux États-Unis à 36 nouveaux pays, dont 25 situés en Afrique. Une mesure radicale qui, malgré les vives critiques dont elle fait l’objet, doit être saisie comme une opportunité. Car oui, cette décision courageuse et brutale pourrait bien être le déclic dont nos pays ont besoin pour se recentrer sur l’essentiel : le développement, la souveraineté et la dignité nationale. Je défends cette décision et j’en fais une cause militante.
Depuis des décennies, les pays africains, englués dans des crises socio-économiques chroniques, voient une partie de leur jeunesse rêver d’exil vers l’Occident, en quête d’un avenir meilleur. En parallèle, nos administrations peinent à mettre en place des systèmes d’état civil fiables, à garantir la sécurité juridique de leurs citoyens et à proposer des perspectives locales crédibles. L’attrait des États-Unis, considéré à tort comme l’eldorado ultime, n’a cessé de croître, malgré des politiques migratoires de plus en plus restrictives.
La nouvelle mesure de Trump, relayée par le département d’État sous la direction de Marco Rubio, impose un ultimatum clair : soit les pays concernés prennent des mesures concrètes pour renforcer leurs systèmes d’identification, de sécurité et de coopération migratoire, soit ils verront leurs ressortissants interdits d’entrée sur le sol américain. C’est une gifle diplomatique, certes, mais surtout un signal d’alarme. Car il est inacceptable que, dans le monde d’aujourd’hui, des pays soient encore incapables de délivrer des documents d’identité fiables ou de gérer correctement les flux migratoires.
Recentrage sur les priorités internes : Cette interdiction forcera les gouvernements à se pencher sérieusement sur leurs défaillances administratives. Un État moderne ne peut pas fonctionner sans un système d’état civil crédible.
Fin du mirage américain : En bloquant massivement l’accès au rêve américain, cette mesure pourrait décourager l’émigration massive et désespérée. La jeunesse doit croire en son propre continent.
Souveraineté retrouvée : C’est une occasion de repenser nos politiques économiques, sociales et éducatives pour bâtir une société dans laquelle personne ne songerait à fuir.
Responsabilisation des États : Le chantage diplomatique a du bon lorsqu’il pousse à l’action. Si nous voulons être respectés à l’international, commençons par assainir nos institutions.
D’autres pays du Sud ont vécu des ruptures similaires. Prenons l’exemple du Venezuela ou de l’Iran, confrontés à des sanctions lourdes. Malgré tout, ces États ont tenté parfois maladroitement de renforcer leur autonomie. L’Afrique doit en faire autant. Interdits ou pas, nos ressortissants doivent pouvoir vivre décemment chez eux.
La décision de Donald Trump peut choquer, mais elle a le mérite de poser une vérité dérangeante : nos États doivent se prendre en main. Plutôt que de crier à la discrimination ou de mendier l’accès à des terres étrangères, bâtissons chez nous un avenir que nul ne voudra fuir. Cessons d’accuser l’autre et prenons enfin nos responsabilités.
Nos gouvernements africains doivent sortir de la passivité. Exigeons d’eux des politiques sérieuses pour la jeunesse, la transparence administrative, et la souveraineté numérique. Ne pleurons pas l’Amérique : construisons notre propre espoir.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Elimane Cissé.
Mis en ligne : 16/06/2025
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