Violences conjugales faites aux hommes : Une réalité taboue - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Eva | Publié le 17/06/2025 02:06:00

Violences conjugales faites aux hommes : Une réalité taboue

Dans un article récemment publié par L’Observateur, le témoignage glaçant de S.T.S, un homme devenu handicapé après un accident, bouleverse les schémas traditionnels autour des violences conjugales. Loin des clichés, cet homme accuse sa première épouse de l’avoir battu, humilié, menacé et poussé dans les escaliers.

Pourtant, malgré la gravité des faits, la justice semble embarrassée, et la société continue de traiter ce genre de cas avec scepticisme, voire dérision. Cette banalisation est inacceptable, dangereuse et symptomatique d’une société prisonnière de ses stéréotypes de genre.

Depuis toujours, les violences conjugales sont associées à une figure masculine violente et une femme victime. Ce schéma dominant est certes fondé sur des statistiques majoritaires, mais il nie une réalité tout aussi grave : celle des hommes battus. Ces derniers souffrent en silence, écrasés par la honte, l’incrédulité générale, et une justice souvent mal préparée à les écouter.

Le cas de S.T.S en est l’illustration frappante. Malgré ses blessures, ses déclarations cohérentes et le témoignage de sa propre terreur, l’affaire n’a donné lieu qu’à une réquisition symbolique : deux mois de sursis. Cette clémence sonne comme une gifle de plus à celui qui a osé briser le silence. Elle traduit un malaise sociétal profond.

Article Similaire

Pourquoi la parole des hommes victimes semble-t-elle toujours devoir passer un test de crédibilité supplémentaire ? Pourquoi les femmes accusées de violences conjugales sont-elles si rarement poursuivies avec la même rigueur ? Il est temps de poser les bonnes questions. Le procureur lui-même a reconnu que si cet homme avait osé parler, c’est qu’il avait subi. Et pourtant, l’institution judiciaire n’est pas allée au bout de cette logique.

Dans d’autres pays, comme le Canada ou la Suisse, les campagnes de sensibilisation commencent à intégrer les hommes dans les figures de victimes. Mais chez nous, les rares hommes qui se manifestent sont tournés en dérision, soupçonnés de vouloir “se venger” ou de travestir la vérité. S.T.S n’a pas seulement dû affronter son handicap : il a dû aussi affronter le soupçon, le doute, et l’indifférence.

Le silence autour des violences conjugales subies par les hommes est avant tout un silence social. Une société qui refuse de voir ces réalités est une société complice. Chaque moquerie, chaque minimisation, chaque commentaire du type “un homme battu ? C’est lui qui a dû la provoquer” est une gifle morale. Ces idées reçues empêchent les victimes de parler, favorisent l’impunité des agresseurs, et perpétuent un ordre patriarcal paradoxalement destructeur pour les deux sexes.

Admettre que les violences conjugales ne sont pas une affaire de genre, mais de pouvoir, de contrôle, de souffrance. Hommes ou femmes, personne ne devrait être frappé, humilié ou réduit au silence.

Nous appelons les autorités judiciaires à agir avec fermeté, quel que soit le sexe de la victime ou de l’agresseur. Nous appelons la société à déconstruire ses idées toutes faites et à offrir aux hommes battus le même soutien, la même écoute, et la même protection qu’à toute autre victime.

Le cas de S.T.S n’est pas une anecdote. C’est un signal d’alarme. Laisser des victimes masculines dans l’ombre, c’est cautionner un système inégalitaire et hypocrite. À ceux qui rient, doutent ou détournent les yeux, il faut opposer une vérité brutale : les coups ne choisissent pas leur cible. Et tant que notre société refusera de le reconnaître, elle restera complice de ces violences invisibles.

Assez de silence. Justice pour toutes les victimes. Sans distinction.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Laye Ba.
Mis en ligne : 17/06/202
5

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

1 commentaires
Alfa
goor bou kholé ba sa diabar dila daue ioe la nékh dé
Le 2025-06-17 17:12:45

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

1 commentaires
Alfa
goor bou kholé ba sa diabar dila daue ioe la nékh dé
Le 2025-06-17 17:12:45

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top