Le 17 juin 2025, Constant Mutamba, ministre congolais de la Justice, a démissionné à la suite de la levée de son immunité parlementaire, ouvrant la voie à des poursuites pour détournement de fonds dans le projet de centre pénitentiaire de Kisangani. Cette décision, spectaculaire en apparence, cache une vérité bien plus dérangeante. Cette affaire n’est rien d’autre qu’un sacrifice politique d’un homme par un système profondément corrompu qui protège les vrais prédateurs de la République.
La République Démocratique du Congo traverse depuis des décennies une crise systémique. La corruption, érigée en mode de gouvernance, mine toutes les sphères du pouvoir. Dans ce chaos organisé, la justice, loin d’être un outil impartial, devient une arme aux mains d’une élite politique qui l’utilise selon ses intérêts. La démission de Constant Mutamba ne doit pas nous faire croire à un élan soudain d’intégrité ou de transparence. C’est une opération de diversion.
Le projet de construction d’un centre pénitentiaire moderne à Kisangani, financé à hauteur de 39 millions USD, est aujourd’hui au cœur d’une affaire judiciaire contre Mutamba. Pourtant, le ministère de la Justice a affirmé que les fonds sont toujours bloqués à la CENAREF, sans décaissement ni exécution. Où est donc le détournement ? Comment peut-on poursuivre quelqu’un pour des fonds qui n’ont jamais été utilisés ? La réponse est claire : Mutamba est un pion qu’on sacrifie pour simuler une lutte contre la corruption, pendant que les véritables détourneurs d’argent public se promènent en toute impunité.
Justice à deux vitesses : Alors que Mutamba est traduit en justice sans preuve de détournement, combien d’autres responsables, éclaboussés par de graves scandales financiers, bénéficient encore de la protection de la même Assemblée nationale ? Pourquoi ne lève-t-on pas aussi leur immunité ?
Silence complice du pouvoir : Le président Félix Tshisekedi et son gouvernement n’ont pas levé le moindre doigt pour défendre un ministre qu’ils ont eux-mêmes nommé. Où est la présomption d’innocence qu’ils prônent tant dans leurs discours ? Leur silence est une caution morale au lynchage politique de Mutamba.
Un exemple pour effrayer les jeunes : En clouant au pilori un jeune ministre, on envoie un message clair à toute une génération : « Ne touchez pas aux privilèges des anciens, ou vous subirez le même sort ». Voilà comment on tue la relève politique dans l’œuf.
Dans des pays comme le Ghana ou le Rwanda, les efforts contre la corruption ont mené à l’incarcération de figures de premier plan avec des preuves solides, après des enquêtes rigoureuses et publiques. En RDC, on agit sans transparence, sans preuves claires, uniquement sur des soupçons. On protège ceux qui détournent des millions avérés, mais on sacrifie ceux qu’on veut neutraliser politiquement.
La démission de Constant Mutamba n’est pas une victoire de la justice. C’est l’aveu que notre justice est instrumentalisée. Notre pays est malade, rongé par un système où la corruption se perpétue en éliminant ceux qui dérangent. Tant que cette classe politique restera en place, aucune réforme ne verra le jour. Il est temps que le peuple, surtout la jeunesse, ouvre les yeux. Il faut purger ce système pour enfin écrire une nouvelle page de l’histoire de la RDC avec une justice impartiale, équitable, et véritablement indépendante.
Jeunes Congolais, ne soyez plus les marionnettes d’un théâtre politique indécent. Rejetez cette classe politique et exigez une justice pour tous, sans exception. Le changement ne viendra pas d’en haut. Il viendra de vous.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Serge Kasanda.
Mis en ligne : 18/06/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.