La nouvelle est tombée comme une douche froide : cinq joueuses et treize membres du staff technique, médical et administratif des Lionnes du basket se sont vu refuser leur visa par l’ambassade des États-Unis. Pourtant, il s’agissait d’un déplacement dans le cadre de la préparation à l’Afrobasket féminin 2025 prévu en Côte d’Ivoire.
Mais soyons clairs : le problème n’est pas que les États-Unis aient dit non c’est leur droit souverain. Le vrai scandale, c’est cette obsession de toujours regarder vers l’Amérique, au détriment de nos propres infrastructures. C’est un mépris flagrant de nos capacités nationales et un affront au bon sens économique.
Le Sénégal dispose aujourd’hui de la Dakar Arena, d’un complexe sportif flambant neuf, d’un hôtel 5 étoiles, et d’un second établissement adapté aux résidences sportives. Ces installations peuvent sans rougir accueillir une équipe comme celle des États-Unis, et pourtant, nos dirigeants sportifs estiment qu’elles ne sont pas suffisantes pour nos propres Lionnes. On décide donc d’aller se préparer aux États-Unis, aux frais du contribuable sénégalais, pour jouer… en Côte d’Ivoire ? Où est la logique ? Où est la responsabilité ?
Au moment où l’on demande aux Sénégalais de se serrer la ceinture, où les écoles manquent de tables-bancs, où des hôpitaux croulent sous les besoins les plus élémentaires, on ose financer une préparation aux États-Unis pour jouer contre des équipes universitaires américaines. Quel est le bénéfice sportif concret de ces oppositions face à des joueuses qui ne participeront même pas à l’Afrobasket ? Aucun. Sinon entretenir un complexe de supériorité étrangère qui nous coûte cher.
Les autorités sénégalaises ont beau s’indigner du refus des visas, cela n’enlève rien au fond du problème. L’administration américaine applique une politique migratoire plus stricte, surtout depuis l’ère Trump et la fameuse liste noire de pays africains. Le Sénégal figure parmi les cibles de ces restrictions. Ce n’est pas une surprise. Alors pourquoi prendre le risque de baser toute une préparation sur une terre qui nous ferme ses portes ? On appelle ça de l’amateurisme au mieux, de la négligence au pire.
D’autres pays africains comme le Rwanda ou le Nigeria investissent dans leurs infrastructures locales et y organisent l’ensemble de leurs préparations. Résultat ? Plus d’autonomie, plus de maîtrise, et des économies substantielles. Pourquoi le Sénégal refuse-t-il d’apprendre de ces exemples ? Pourquoi devons-nous toujours courir après le rêve américain, même quand il devient un cauchemar logistique ?
Ce refus de visa doit servir de signal d’alerte. La Fédération sénégalaise de basket et le ministère des Sports doivent arrêter cette fuite en avant dispendieuse. Nous avons chez nous tout ce qu’il faut. Que les dirigeants cessent de jouer avec l’argent public comme si c’était un compte illimité. Le patriotisme ne se proclame pas : il se pratique, notamment en valorisant nos installations et en respectant les efforts du peuple.
À bon entendeur : que cette mascarade cesse. Préparez-vous ici, gagnez là-bas. Point final.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Biche Ndiaye.
Mis en ligne : 18/06/2025
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