Un mandat de trop : Augustin Senghor refuse de lâcher la FSF - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Sport | Par Eva | Publié le 20/06/2025 02:06:20

Un mandat de trop : Augustin Senghor refuse de lâcher la FSF

Après seize longues années à la tête de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), Me Augustin Senghor semble prêt à briguer un cinquième mandat. Une annonce prévisible, certes, mais profondément inquiétante pour l’avenir du football sénégalais. Alors que les projecteurs se braquent sur l’élection prévue pour le 2 août 2025, une question cruciale s’impose : le Sénégal peut-il se permettre de continuer sur la voie d’un immobilisme incarné par un homme qui refuse de lâcher les rênes ?

L’annonce de sa probable candidature intervient dans un contexte où les signaux d’alerte sont nombreux. Senghor a échoué à se faire élire au Conseil de la FIFA et a récemment démissionné de son poste de 1er vice-président de la CAF. Ces revers ne sont pas anecdotiques : ils traduisent une perte d’influence sur la scène internationale, mais surtout une fatigue politique que l’intéressé refuse de reconnaître. À la tête de la FSF depuis 2009, Augustin Senghor incarne aujourd’hui une gestion sclérosée, déconnectée des besoins d’un football sénégalais en pleine mutation.

Le sacre historique du Sénégal à la CAN 2022 reste sans conteste l’un des faits marquants de son mandat. Mais peut-on se contenter d’un seul exploit pour justifier seize années de règne ? Le football sénégalais souffre encore d’un déficit criant d’infrastructures, d’une ligue professionnelle fragile, et d’un encadrement des jeunes en dehors des centres d’élite comme Génération Foot. Ce sont là des signes patents d’un manque d’ambition structurelle et d’un échec à moderniser en profondeur notre système.

Dans d’autres pays africains, des fédérations ont su insuffler un second souffle à leur football grâce à l’alternance. Le Maroc, avec la présidence de Fouzi Lekjaa depuis 2014, a connu une révolution : professionnalisation, investissements massifs, centres de formation, et un bond qualitatif de ses clubs et sélections. À l’opposé, la longévité de Senghor commence à ressembler à une monarchie silencieuse, où le statu quo devient la norme et où toute voix dissidente est marginalisée.

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Face à lui, Mady Touré et Me Moustapha Kamara proposent une vision de rupture : gouvernance inclusive, développement du football amateur, réforme des ligues régionales. Mady Touré en particulier porte un projet tourné vers la professionnalisation et l’équité territoriale. Leur présence prouve que les idées nouvelles existent mais elles ont besoin d’un espace pour s’épanouir, un espace que l’omniprésence de Senghor continue d’étouffer.

Le football sénégalais doit sortir de cette dépendance à une figure unique. L’innovation, la transparence et la volonté d’impulser une nouvelle dynamique ne peuvent émerger dans un climat figé. Le maintien d’Augustin Senghor est un frein évident au progrès, et chaque mandat supplémentaire accentue l’usure des structures existantes.

Le Sénégal regorge de talents sur le terrain. Il est urgent que sa fédération soit à la hauteur de cet immense potentiel. Le 2 août 2025 ne doit pas être un rendez-vous manqué : il doit marquer le début d’un nouveau chapitre, où le changement n’est pas seulement espéré, mais enfin concrétisé.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ousmane Keïta.
Mis en ligne : 20/06/202
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KAMARA
il a de l'expériance en tout cas
Le 2025-06-20 12:00:13

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