Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye s’apprête à prendre les rênes de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à l’issue du sommet prévu ce samedi 22 juin à Abuja, rapporte Africa Intelligence. Une décision qui résulte de longues et discrètes consultations entre les chefs d’État de la sous-région, conclues dans la soirée du 20 juin.
Âgé de 45 ans et tout juste élu à la tête du Sénégal en mars dernier, Bassirou Diomaye Faye apparaît comme une figure de consensus au sein d’une organisation dont le leadership est aujourd’hui vivement contesté. Il succédera au Nigérian Bola Ahmed Tinubu, désigné en juillet 2023, dont le mandat de deux ans a été critiqué, en particulier par les dirigeants des pays francophones de la sous-région.
Le choix de Diomaye Faye incarne l’espoir d’un nouveau souffle pour une CEDEAO fragilisée, notamment par le départ annoncé de trois de ses membres historiques : le Mali, le Burkina Faso et le Niger, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ces États, désormais dirigés par des régimes militaires, ont acté leur retrait de l’organisation ouest-africaine, ouvrant une période d’incertitude politique et diplomatique.
Dès les premiers jours de son mandat, le président sénégalais s’était engagé en faveur du maintien du dialogue avec ces pays frères. Il s’était rendu à Bamako et à Ouagadougou pour plaider en faveur de leur réintégration, sans succès. Alors que le retrait de l’AES semble désormais acté, sa mission à la tête de la CEDEAO s’annonce délicate : il devra préserver les canaux diplomatiques avec les juntes sahéliennes, tout en tentant de réaffirmer la crédibilité de l’organisation.
La présidence de Bassirou Diomaye Faye marquera-t-elle le retour d’une CEDEAO forte et unie ? Pour beaucoup, son profil et sa posture pourraient bien faire de lui l’homme de la relance régionale.
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mis en ligne : 22/06/2025
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