Le Burkina Faso gagne la confiance du FMI : Finances publiques en Afrique - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 22/06/2025 06:06:36

Le Burkina Faso gagne la confiance du FMI : Finances publiques en Afrique

Le Fonds Monétaire International (FMI) a validé cette semaine la troisième revue de l’accord de Facilité Élargie de Crédit (FEC) conclu avec le Burkina Faso, ouvrant la voie à un décaissement immédiat de 18,69 milliards de FCFA, soit environ 32,8 millions de dollars.

Une décision qui souligne la solidité relative des engagements du pays sahélien en matière de gouvernance budgétaire et contraste avec la situation plus préoccupante du Sénégal, dont le programme avec le FMI reste gelé depuis mars dernier.

À Ouagadougou, les performances économiques sont jugées « globalement satisfaisantes » par le Fonds, malgré quelques écarts par rapport aux cibles fiscales initiales. La croissance du PIB réel a atteint 5 % en 2024, portée par l’agriculture et les services. Pour 2025, les prévisions tablent sur 4,2 % de croissance et une inflation maîtrisée à 3 %. Le FMI salue également la mise en œuvre de réformes structurelles ambitieuses, notamment un plan d’apurement des arriérés et le règlement complet des créances intérieures à la fin de l’année dernière.

Pendant ce temps, le Sénégal traverse une phase délicate dans sa coopération avec l’institution de Bretton Woods. En mars 2025, le FMI a suspendu son programme de 1,8 milliard de dollars avec Dakar, après avoir découvert un écart majeur dans la déclaration de la dette publique : alors que les autorités sénégalaises affirmaient qu’elle représentait environ 74 % du PIB fin 2023, elle serait en réalité proche de 99,7 %.

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Une mission du FMI, dirigée par Edward Gemayel, a depuis exigé des réformes urgentes, notamment sur la suppression progressive des subventions énergétiques, la révision des exonérations fiscales et la production de données budgétaires fiables et vérifiées. Faute de quoi, aucune nouvelle négociation ne sera engagée.

Face à ce gel, le gouvernement sénégalais, dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, tente de redresser la barre. Une réforme ambitieuse de la fiscalité est en cours pour accroître les recettes internes et réduire la dépendance au financement extérieur. L’enjeu est de taille : environ 250 milliards de FCFA (soit près de 438 millions de dollars) de soutien annuel espérés du FMI doivent désormais être comblés par d’autres leviers.

Article écrit par : Fatoumata Diop
Mis en ligne : 22/06/2025

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