Thierno Bocoum brosse un tableau sombre et réaliste de la situation économique actuelle au Sénégal. Il met en lumière une économie « stressée », un gouvernement qui multiplie les promesses sans les traduire en actes concrets, et une population aux abois face à la vie chère et au chômage. Ce diagnostic, certes pertinent, révèle surtout ce qui est insupportable : ce n’est pas seulement la crise elle-même, mais l’incapacité flagrante de nos dirigeants et singulièrement de Thierno Bocoum dans son analyse à proposer des solutions viables et tangibles pour sortir le pays de l’ornière.
Depuis l’arrivée au pouvoir en avril 2024, ce régime s’est embourbé dans une gestion opaque et chaotique des finances publiques, aggravant une situation déjà critique héritée des prédécesseurs. Inflation persistante, chômage endémique des jeunes, ralentissement des secteurs clés comme le BTP, voilà la réalité crue. Pourtant, malgré des plans ambitieux comme « Sénégal 2050 », rien ne semble se concrétiser. La note souveraine dégradée par Moody’s en février 2025 est symptomatique d’un climat de défiance général. Mais au-delà des constats, c’est l’absence de propositions concrètes qui frappe.
Thierno Bocoum nous fait une radiographie précise, mais s’arrête là. Pas une idée nouvelle, pas un souffle d’innovation. Il dénonce, il alerte, mais il ne construit pas. C’est l’écueil classique de beaucoup d’intellectuels et observateurs sénégalais : s’arrêter à la critique sans prendre le risque de proposer des pistes réalistes, quitte à être contestés. Or, face à une économie étranglée, il faut du courage politique, une vision claire et surtout des mesures pragmatiques. Au lieu de cela, on a droit à des « effets d’annonce » et à une bureaucratie figée. Ce jeu de dupes ne trompe plus personne.
Le chômage des jeunes et la vie chère explosent : Sans une politique active de stimulation de l’emploi et un soutien réel au secteur privé, ces chiffres ne feront que grimper. L’inaction est criminelle.
La dette publique explose sans contrôle : Quand on refuse la transparence et qu’on reporte l’audit des finances, on condamne le pays à l’instabilité économique.
Le secteur privé étranglé par la fiscalité : Une pression fiscale à 19,3 % du PIB la plus élevée de l’UEMOA tue l’initiative privée et l’investissement.
L’absence de projets structurants : L’arrêt des grands chantiers publics et la stagnation des PME étouffent toute dynamique économique.
Ces faits exigent des réponses précises et audacieuses, pas un simple constat d’impuissance.
Prenons l’exemple du Rwanda ou du Ghana. Ces pays ont eux aussi connu des crises économiques, mais ils ont su agir avec pragmatisme : réforme fiscale progressive, investissement dans les infrastructures clés, promotion de l’entrepreneuriat local et surtout transparence dans la gestion publique. Le Sénégal reste à la traîne, prisonnier d’un discours sans action. La France ou même le Maroc, malgré leurs problèmes, s’efforcent aussi de garder un dialogue politique ouvert avec une vraie opposition capable de proposer et d’influer.
Oui, l’économie sénégalaise est en crise, mais il est insupportable de voir que nos élites, Thierno Bocoum en tête, s’en contentent comme si cela suffisait à résoudre quoi que ce soit. Il faut sortir de ce rôle de commentateur passif et exiger des propositions claires, une remise en cause réelle des méthodes de gestion, et une implication populaire pour exiger des réformes concrètes. La patience a ses limites, et les Sénégalais méritent plus que des constats : ils exigent des solutions. Alors, messieurs-dames les leaders d’opinion, cessez de vous contenter du constat, agissez, proposez, forcez le changement. Sinon, le stress économique ne fera que se transformer en effondrement.
Le temps de la simple observation est révolu. Place à l’action.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Malick Fall.
Mis en ligne : 22/06/2025
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