La société blâme uniquement les mères : Infanticide au Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Fait divers | Par Maimouna | Publié le 24/06/2025 02:06:40

La société blâme uniquement les mères : Infanticide au Sénégal

La découverte du corps d’un nourrisson dans un puits à Diaobé-Kabendou, et l’arrestation subséquente de la mère pour suspicion d’infanticide, soulève des questions profondes sur la responsabilité collective dans de tels drames. Plutôt que de se concentrer uniquement sur la culpabilité individuelle de la mère, il est essentiel d’examiner comment la société dans son ensemble contribue à de telles tragédies. L’infanticide au Sénégal est un problème persistant. Selon les données de l’UNICEF et d’autres organisations, de nombreux cas d’infanticide sont attribués à des grossesses non désirées, souvent résultant de violences sexuelles ou d’abandons par les partenaires masculins.

Les femmes, souvent jeunes et sans soutien, se retrouvent dans des situations désespérées où l’infanticide peut sembler être la seule issue. La loi sénégalaise interdit strictement l’avortement, sauf lorsque la vie de la mère est en danger, ce qui pousse certaines femmes à des actes désespérés.

Un cas tragique où une mère a été arrêtée pour avoir jeté son bébé dans un puits. Les détails de l’article révèlent une situation complexe : la mère, Souadou S., était l’épouse d’un expatrié qui l’a répudiée après avoir découvert sa grossesse. Sans soutien et confrontée à la honte et à l’isolement, elle a simulé l’enlèvement de son nourrisson avant que le corps ne soit découvert dans un puits. Ce cas illustre parfaitement comment l’absence de soutien social et familial peut conduire à des actes désespérés.

Les femmes confrontées à des grossesses non désirées ou issues de violences sexuelles manquent souvent de soutien. Les structures sociales et familiales, au lieu de les soutenir, les stigmatisent et les isolent. Cette absence de soutien peut pousser certaines femmes à des actes extrêmes.

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Dans de nombreux cas d’infanticide au Sénégal, les pères biologiques ne sont ni identifiés ni tenus responsables. La société tend à blâmer uniquement les mères, tandis que les hommes impliqués dans ces grossesses échappent souvent à toute responsabilité. Cette inégalité dans la responsabilité parentale doit être adressée.

L’interdiction stricte de l’avortement au Sénégal, sauf en cas de danger pour la vie de la mère, force certaines femmes à recourir à des avortements clandestins ou à l’infanticide. Une révision des lois sur l’avortement pourrait offrir une alternative légale et sûre, réduisant ainsi le nombre de cas désespérés.

Il est crucial d’éduquer et de sensibiliser la population sur les conséquences de l’abandon et de la stigmatisation des mères célibataires. Des campagnes de sensibilisation pourraient aider à changer les mentalités et à encourager un soutien communautaire plus fort.

Dans d’autres pays, des approches collectives ont été mises en place pour prévenir l’infanticide. Par exemple, en Inde, des programmes de soutien aux mères célibataires et des campagnes de sensibilisation ont été lancés pour réduire le nombre d’infanticides au Sénégal, en particulier ceux ciblant les filles. Au Brésil, des initiatives communautaires offrent un soutien psychologique et matériel aux femmes en situation de détresse, réduisant ainsi les risques d’infanticide.

L’infanticide est une tragédie qui ne peut être attribuée uniquement à la responsabilité individuelle des mères. Il est le résultat d’un échec collectif de la société à soutenir et à protéger les femmes en situation de détresse. Pour prévenir de tels drames, il est essentiel d’adopter une approche collective qui inclut le soutien social, la responsabilité des partenaires masculins, l’accès à l’avortement légal et l’éducation. Il est temps que la société sénégalaise dans son ensemble assume sa part de responsabilité et travaille ensemble pour protéger les plus vulnérables.

Il est impératif que les autorités sénégalaises, les organisations non gouvernementales et la société civile collaborent pour mettre en place des mesures concrètes de soutien aux femmes en détresse. Cela inclut la création de centres d’accueil pour les mères célibataires, la révision des lois sur l’avortement et la mise en place de campagnes de sensibilisation pour changer les mentalités. Ensemble, nous pouvons prévenir l’infanticide et construire une société plus juste et plus solidaire.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Sokhna Oumou.
Mis en ligne : 24/06/202
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