La livraison de mardi de la presse quotidienne consacre l’essentiel de ses pages aux rapports d’exécution budgétaire de l’État, portant sur la fin de l’année 2024 et le premier trimestre de 2025.
« Hier, lundi 23 juin 2025, les deux rapports trimestriels d’exécution budgétaire du 4e trimestre 2024 et du premier trimestre 2025, réclamés avec insistance par l’opposition et la société civile, ont été rendus publics », annonce Sud Quotidien. Le journal relève qu’il ressort du rapport de fin 2024 un taux d’exécution de près de 103,91 %, avec des recettes atteignant 4.005 milliards de francs CFA. Quant au rapport du début 2025, il mentionne 1.027 milliards de francs CFA mobilisés en seulement trois mois.
Selon Le Soleil, « au premier trimestre de l’année 2025, les ressources mobilisées au titre du budget général ont connu une hausse de 91 milliards de FCFA, s’élevant à 1.027,82 milliards de FCFA », soit 21,44 % de l’objectif annuel fixé à 4.794,60 milliards de francs CFA dans la loi de finances initiale (LFI 2025). Le quotidien précise que cette performance représente une augmentation significative, tout en soulignant que « le montant des dépenses de personnel exécuté (base ordonnancement) au 31 décembre 2024 s’est établi à 1.420,36 milliards sur des crédits ouverts de 1.442,47 milliards, soit un niveau d’exécution de 98,47 % ».
Sur un ton plus imagé, Source A titre : « Le ministre du Budget, Cheikh Diba, sort sa calculette ». Le quotidien Libération renchérit : « Comme il l’avait promis, le ministère des Finances et du Budget a publié les rapports trimestriels d’exécution budgétaire (RTEB) », confirmant que « 1.027,82 milliards de FCFA ont été mobilisés au 31 mars 2025 ».
Mais derrière ces chiffres, des inquiétudes surgissent. WalfQuotidien pointe la « prédominance des dépenses de personnel ». Selon le journal, « le rapport budgétaire du premier trimestre 2025 révèle la prédominance des dépenses de personnel au détriment des dépenses d’investissement ». Une situation qui amène le quotidien à conclure que « le pays s’endette essentiellement pour payer les salaires des agents de l’État ».
Le Quotidien va plus loin avec un titre choc : « Le Sénégal se nourrit de dettes ». Il souligne que la charge de la dette est « en hausse de plus de 24 % ». Et si les dépenses publiques sont « sous contrôle », comme le note L’Info, les investissements publics, eux, seraient « à l’arrêt ».
Un constat partagé par Enquête, qui déplore que « l’investissement public stagne : à peine 2,64 milliards engagés en investissements directs sur ressources internes », alors que l’État « a mobilisé plus de 1.000 milliards FCFA au 1er trimestre 2025, soit 21,4 % de ses prévisions annuelles ».
Enfin, Tribune met en une l’analyse de l’économiste Thierno Diop. Selon ce dernier, « sur 245 milliards attendus de financements extérieurs, seuls 8 milliards ont été mobilisés, soit moins de 4 % ». Le journal résume cette analyse en une formule percutante : « Quand l’État collecte plus, investit moins… et demande toujours plus au peuple ».
Une série de chiffres qui relance le débat sur la soutenabilité des choix budgétaires et la stratégie d’endettement d’un État qui peine à transformer ses recettes en investissements productifs.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 24/06/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
