Le combat tant attendu entre Boy Ka et Fils de Tigre, diffusé sous le regard vigilant des milliers de supporters, a laissé derrière lui une polémique aussi lourde que les poids des lutteurs eux-mêmes. La victoire attribuée à Boy Ka, officialisée par le corps arbitral, soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. À l’heure où les réseaux sociaux s’enflamment, cette décision illustre un scandale d’arbitrage, une injustice flagrante et un mépris total pour la transparence qui devraient être les piliers de la lutte sénégalaise moderne.
La lutte sénégalaise, au-delà d’un simple sport, est une institution culturelle profondément ancrée dans notre société. Elle véhicule des valeurs de bravoure, d’honneur et de respect. C’est pourquoi les décisions qui entachent la légitimité des résultats de ces combats résonnent comme un affront non seulement pour les athlètes, mais aussi pour les milliers de fans qui vivent chaque rencontre avec passion et foi. Le duel entre Boy Ka et Fils de Tigre ne fait pas exception et l’absence d’outils modernes comme la VAR dans l’arbitrage soulève de sérieuses interrogations.
La vidéo désormais virale révèle une scène où Boy Ka semble chuter à quatre appuis genoux et main gauche au sol mais la main droite reste ambiguë. Pourtant, sans l’aide de la VAR, les arbitres ont unanimement accordé la victoire à Boy Ka, décision contestée par une large partie du public. Cette absence d’utilisation de la vidéo assistée est une défaillance majeure dans un contexte où la technologie permettrait d’éclairer clairement ces moments litigieux. Comment peut-on accepter qu’une lutte aussi suivie, générant des revenus et de l’engouement, soit encore arbitrée dans l’opacité ? Le corps arbitral semble se réfugier dans des méthodes d’un autre âge, fragilisant la crédibilité de l’arène.
Premièrement, cette décision envoie un signal désastreux aux lutteurs et au public : la triche ou l’erreur non contrôlée peuvent primer sur la vérité sportive. Les supporters de Fils de Tigre, humiliés et trahis, voient la décision comme une injustice manifeste, ce qui alimente la défiance envers les instances dirigeantes. Deuxièmement, le refus d’adopter la VAR ou tout autre outil de contrôle montre un décalage total avec les standards internationaux, où la transparence est un minimum requis pour garantir l’équité. Enfin, cette situation met en lumière un problème plus profond : la crédibilité même du Comité National de Gestion (CNG) est sérieusement entamée. Si les décisions sont perçues comme partiales ou non justifiées, c’est tout un système qui est remis en cause.
À l’image du football mondial où la VAR a été intégrée pour minimiser les erreurs arbitrales, la lutte sénégalaise doit impérativement suivre cette voie. Refuser la modernité, c’est exposer le sport national à la perte de ses valeurs et de son public. D’autres disciplines traditionnelles ont su se réinventer et intégrer des moyens technologiques pour garantir l’équité et la transparence. Pourquoi rester à la traîne ? Ce refus n’est rien d’autre qu’un aveu d’impuissance ou, pire, une complicité avec des intérêts occultes qui préfèrent garder le contrôle derrière le rideau.
Face à ce retournement de situation, le public, les lutteurs, et tous les amoureux de la lutte doivent se lever et réclamer des réformes urgentes. L’ère où des décisions arbitraires, opaques et sujettes à contestation pouvaient passer sans réaction doit prendre fin. Le CNG a la responsabilité d’instaurer la VAR, de rendre publiques ses décisions et de restaurer la confiance. Loin d’être un simple caprice, cette exigence est un impératif pour sauver la lutte sénégalaise d’une dérive qui pourrait lui coûter cher. Il est inadmissible que l’honneur d’un lutteur et la passion d’un peuple soient ainsi bafoués. La lutte mérite mieux, nous exigeons mieux.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mamadou Ba.
Mis en ligne : 24/06/2025
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