Victime d’une vaste escroquerie numérique, l’artiste et homme d’affaires Youssou Ndour a saisi la Division de la cybersécurité pour traquer un réseau de fraudeurs opérant sur les réseaux sociaux. Selon L’Observateur, ces individus usurpent son identité pour proposer des « assistances financières remboursables sans intérêts », exploitant ainsi l’image de solidarité qu’incarne le célèbre chanteur.
Si l’indignation est légitime et la démarche en justice compréhensible, il est cependant temps de poser une question dérangeante mais nécessaire : jusqu’à quand les internautes continueront-ils à tomber dans ces pièges grossiers ?
L’escroquerie numérique n’est ni nouvelle ni rare. Depuis des années, les internautes sont régulièrement mis en garde contre les faux profils, les offres financières douteuses et les stratagèmes émotionnels visant à soutirer de l’argent. Des institutions bancaires aux autorités policières, les messages de prévention pullulent. Et pourtant, malgré cette avalanche d’alertes, des individus continuent de céder aux sirènes d’offres trop belles pour être vraies.
Dans l’affaire Youssou Ndour, les faussaires n’ont rien inventé de révolutionnaire : usurpation d’identité, usage abusif de la notoriété, et promesse d’argent facile. Des signaux classiques d’arnaque, facilement repérables avec un minimum de vigilance. Ce qui interpelle, ce n’est pas tant le génie des escrocs que la récurrence de la crédulité des internautes.
Il serait injuste de blâmer uniquement les fraudeurs. Ils ne prospèrent que parce qu’un terrain fertile leur est offert : celui de l’ignorance, de la précipitation, et parfois de la cupidité. Les victimes, bien qu’à plaindre, doivent également être tenues responsables de leur manque de discernement. Dans une société numérique où la méfiance devrait être la règle face à tout message non vérifié, comment expliquer qu’on puisse croire à une promesse d’assistance financière sans intérêts, émanant d’un compte non vérifié ou mal orthographié ?
À force de rechercher des raccourcis vers la réussite ou la facilité financière, certains internautes se rendent vulnérables à ces arnaques. Il est temps de rompre avec ce réflexe passif et d’exiger un sursaut de bon sens.
Des cas similaires ont été signalés à travers le monde, notamment en France ou aux États-Unis, où des escroqueries similaires se basent sur l’image de personnalités publiques ou de pseudo-fondations caritatives. Là aussi, les autorités interviennent après coup, mais les dégâts sont souvent irréversibles. Et le constat reste identique : les victimes n’ont pas su faire preuve d’esprit critique, de patience, ou simplement de vérification élémentaire.
Cette affaire met en lumière un besoin plus profond : celui de sensibiliser les populations à l’éducation numérique. Savoir reconnaître une vraie initiative solidaire d’un piège virtuel est une compétence désormais essentielle. Si l’État et les plateformes ont leur rôle à jouer, chaque internaute porte également une part de la solution.
L’affaire Youssou Ndour est une alerte de plus dans un paysage numérique miné par les escroqueries. Mais il est temps d’admettre une réalité inconfortable : les victimes, en refusant de se responsabiliser, alimentent elles-mêmes ces réseaux frauduleux. L’ère numérique exige de la prudence, de la formation et du scepticisme. Face aux offres miraculeuses et aux promesses trop généreuses, la vigilance n’est pas un luxe, c’est un devoir.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Mounass Diallo.
Mis en ligne : 24/06/2025
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