Treize jours d’escalade militaire entre Israël et l’Iran, et voilà qu’un cessez-le-feu est annoncé en grande pompe par Donald Trump. Les médias occidentaux parlent de « victoire diplomatique », l’Union européenne se félicite d’un retour possible à la table des négociations, et les deux belligérants crient chacun à la victoire. Pourtant, ce cessez-le-feu ressemble davantage à une trêve cynique, de pure façade, qu’à une réelle avancée vers la paix. Nous ne sommes pas dupes : cette pause dans les combats masque mal des intentions belliqueuses inchangées et une méfiance réciproque intacte.
Depuis des années, Israël et l’Iran s’affrontent par procuration et par déclarations incendiaires. Ce conflit latent a explosé brutalement en guerre ouverte, provoquant la panique régionale et mondiale. Et soudain, le « messie de la paix », Donald Trump, surgit avec une solution miracle. En réalité, ce cessez-le-feu intervient sous pression diplomatique et militaire, dans un contexte de chaos où chaque acteur cherche à sauver la face plutôt qu’à désamorcer durablement le conflit.
Dès les premières heures de la trêve, les accusations de violations mutuelles se sont multipliées. Israël continue ses frappes sur Gaza théâtre d’une autre guerre oubliée pendant que l’Iran durcit ses positions vis-à-vis de l’Agence internationale de l’énergie atomique. La coopération avec l’AIEA est suspendue. Le Parlement iranien se referme, alors qu’Israël se gargarise d’avoir détruit des installations nucléaires, en dépit de rapports américains qui relativisent l’impact réel des frappes.
Le décor est clair : aucun des deux camps n’a désarmé politiquement. La guerre continue, mais autrement. On parle d’une « victoire », mais pour qui ? Pour les civils de Gaza et d’Ispahan ? Pour les familles endeuillées ? Ce cessez-le-feu, aussi médiatisé soit-il, ne repose sur aucun socle solide de confiance ni d’engagement mutuel. Il est bancal, intéressé et voué à l’échec.
Aucune tierce partie crédible n’est sur le terrain pour s’assurer du respect de la trêve. Cela rappelle les échecs passés : Syrie 2016, Yémen 2018, où les cessez-le-feu ont volé en éclats en quelques jours.
Trump cherche une victoire médiatique pour sa campagne. Netanyahou redore son blason. Pezeshkian tente d’apaiser les radicaux. Aucun ne fait preuve de sincérité stratégique.
Israël et l’Iran se considèrent comme ennemis existentiels. La paix exige des compromis que ni l’un ni l’autre ne semble prêt à faire.
Pendant qu’on parle de trêve, les frappes sur Gaza se poursuivent, les sites nucléaires sont visés, et les tensions dans le Golfe montent.
Ce scénario rappelle tristement celui du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah en 2006, ou encore celui entre la Russie et l’Ukraine à Minsk en 2015 : des accords à court terme, vite piétinés par des logiques de puissance. La diplomatie sans confiance, c’est du théâtre géopolitique.
Ce cessez-le-feu n’est qu’un leurre, un souffle dans la tempête. Il ne repose sur aucun fondement solide, ne s’accompagne d’aucune volonté sincère de paix et ne vise qu’à calmer les opinions publiques, occidentales notamment. Les vrais enjeux le nucléaire iranien, l’occupation et les représailles militaires restent irrésolus.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Abdoul Fall.
Mis en ligne : 25/06/2025
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