L’actualité économique s’impose ce mercredi à la Une des quotidiens sénégalais, avec en toile de fond la visite officielle du Premier ministre Ousmane Sonko en Chine et les remous suscités par les récents rapports d’exécution budgétaire. Deux dossiers majeurs qui illustrent les enjeux d’une gouvernance en quête d’équilibre entre ambition réformatrice et contraintes budgétaires.
C’est depuis Tianjin, grande métropole industrielle du nord de la Chine, que le chef du gouvernement sénégalais prendra la parole ce mercredi au Forum économique mondial, dans le cadre de sa visite officielle entamée samedi dernier. Selon Le Soleil, M. Sonko y présentera la Vision Sénégal 2050, l’agenda national de transformation économique, tout en évoquant les perspectives de l’intégration africaine.
L’événement, qui réunit quelque 1800 décideurs économiques venus de 90 pays, offre une plateforme de choix pour le Premier ministre, qui semble vouloir positionner le Sénégal comme un acteur stratégique de la nouvelle architecture économique mondiale.
Dans le sillage de ce déplacement, Yoor-Yoor rapporte que M. Sonko a reçu en audience les dirigeants de China Communications Constructions Company (CCCC), géant chinois des infrastructures. Une démarche perçue comme le signe d’une volonté assumée de renforcer les partenariats structurants. “C’est un signal fort envoyé aux investisseurs”, commente le quotidien.
Dans les colonnes de L’As, Ibrahima Nour Eddine Diagne, administrateur de Gaindé 2000, voit dans ce voyage une opportunité inédite pour le secteur privé sénégalais. “La Chine est une excellente université pour comprendre comment un État peut façonner ses champions économiques”, souligne-t-il.
Mais pendant que le Premier ministre déroule son agenda diplomatique, la publication des rapports d’exécution budgétaire des 4e trimestre 2024 et 1er trimestre 2025 agite la scène nationale.
Dans un dossier analytique, Enquête s’attarde sur les lenteurs constatées dans la mise en œuvre des investissements publics, malgré les ambitions affichées de l’Agenda 2050. Si les lourdeurs du Code des marchés publics sont évoquées, les critiques fusent également contre “la tentation centralisatrice” de la Primature, perçue comme un frein aux dynamiques administratives.
Vox Populi donne la parole à Thierno Bocoum, leader du mouvement Agir, qui voit dans les chiffres budgétaires “les raisons d’une panne nationale”. Même son de cloche du côté de l’ancien ministre Pape Malick Ndour (APR), qui dénonce un “train de vie de l’État en explosion”, au détriment des investissements structurants.
Le Quotidien résume les critiques : fiscalité renforcée, investissements en recul, et dépenses courantes en hausse. Une trajectoire que déplore l’économiste Meïssa Babou dans L’Info. “L’économie est plombée quand l’État ne fait que gérer le fonctionnement. Des agences peuvent être rationalisées, car elles pèsent inutilement sur le budget”, tranche-t-il.
De son côté, Walfquotidien parle d’un “débat nourri” qui révèle la persistance de pratiques héritées des anciens régimes. “En matière de salaires, indemnités et avantages, les nouveaux venus n’ont rien cédé. Tout a été conservé”, critique le journal.
Sur une note plus optimiste, Vox Populi signale une performance notable du Port autonome de Dakar au premier trimestre 2025, avec un chiffre d’affaires net en hausse de 23 %, atteignant 19,3 milliards FCFA. Une embellie qui pourrait atténuer, temporairement, le climat économique pesant.
Enfin, Sud Quotidien met en lumière le rôle stratégique du champ pétrolier Sangomar dans l’approvisionnement énergétique du pays, dont la production couvre désormais 70 % des besoins de la Société africaine de raffinage. Le Nigéria comble les 30 % restants, assurant ainsi la stabilité énergétique dans un contexte régional tendu.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 25/06/2025
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