Récemment, une opération conjointe de la Police nationale et de la Marine nationale a conduit à l’arrestation de 15 individus pour contrebande de poulets en provenance de la Gambie. Bien que la lutte contre la contrebande soit essentielle, il est légitime de s’interroger sur l’utilisation des ressources policières. En effet, alors que des crimes plus graves, tels que le trafic de drogue et les agressions, continuent de menacer la sécurité des citoyens, il faut se demander si les priorités sont bien établies.
Le Sénégal, comme beaucoup de pays, fait face à une montée de la criminalité sous diverses formes. Le trafic de drogue, en particulier, est devenu un fléau majeur.
Selon des rapports récents, le Sénégal est devenu une plaque tournante pour le trafic de drogues en Afrique de l’Ouest, avec des saisies record de cocaïne et d’autres substances illicites. Par exemple, en 2023, plus de 15 905 kg de cannabis et de substances apparentées ont été saisis au Sénégal, ce qui représente une part significative des saisies dans la région. De plus, la violence délinquante, souvent liée à la consommation de drogues, est en hausse, avec des actes tels que les agressions, les vols à main armée, et les meurtres devenant de plus en plus fréquents.
L’opération récente contre la contrebande de poulets, bien que louable, soulève des questions sur l’allocation des ressources policières. Intercepter une pirogue transportant des cuisses de poulet, bien que nécessaire pour lutter contre la contrebande, semble disproportionné face à l’ampleur des défis posés par le trafic de drogue et la violence délinquante. Les forces de l’ordre devraient-elles vraiment consacrer autant de temps et de ressources à de telles opérations alors que des crimes plus graves menacent la sécurité des citoyens ?
Priorisation des crimes graves : Les crimes violents et le trafic de drogue ont un impact direct sur la sécurité et le bien-être des citoyens. Les agressions et les vols à main armée, souvent liés à la consommation de drogues, créent un climat de peur et d’insécurité. La Police nationale doit donc concentrer ses efforts sur ces crimes.
Impact économique et social : Le trafic de drogue et la violence délinquante ont des conséquences économiques et sociales. Ils contribuent à la déstabilisation des communautés, à la perte de vies humaines, et à la détérioration de la qualité de vie. En ciblant ces problèmes, la police national peut avoir un impact plus significatif sur la société.
Utilisation efficace des ressources : Les ressources policières sont limitées et doivent être utilisées de manière stratégique. En se concentrant sur des crimes mineurs comme la contrebande de poulets, les forces de l’ordre risquent de négliger des crimes plus graves qui nécessitent une attention urgente.
Il est indéniable que la lutte contre la contrebande est importante. Cependant, il est tout aussi important de s’assurer que les ressources policières sont utilisées de manière optimale pour combattre les crimes les plus graves et les plus dangereux. La Police nationale doit réévaluer ses priorités et concentrer ses efforts sur la lutte contre le trafic de drogue et la violence délinquante, qui représentent des menaces bien plus importantes pour la sécurité et le bien-être des citoyens.
La sécurité des citoyens doit être la priorité absolue, et cela nécessite une approche stratégique et ciblée de la part des forces de l’ordre.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Alassane Sy.
Mis en ligne : 26/06/2025
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