Le parquet de Paris vient de confirmer que Kylian Mbappé a déposé, le 16 mai, une plainte pour « harcèlement moral » contre le Paris Saint-Germain, accusant son ancien club de pressions lorsqu’il avait été écarté dans le fameux « loft » de l’été 2023. Je refuse de voir dans cette démarche l’acte héroïque d’un salarié opprimé : c’est le dernier épisode d’une ingratitude criante de privilégiés du ballon rond.
Rappelons les faits. Dès avril, l’entourage de Mbappé a obtenu le gel judiciaire de 55 millions d’euros sur les comptes du PSG pour salaires et primes qu’il estime dus. Voilà le même joueur qui, s’il avait prolongé, touchait potentiellement 250 millions d’euros bruts par an, un Everest salarial jamais atteint dans l’histoire du sport français. Ce matraquage financier intervient alors même que le PSG l’a élevé au rang de star mondiale, lui offrant un contrat record de 630 millions d’euros sur trois ans en 2022.
Le harcèlement évoqué par Mbappé ? Son éviction quelques semaines d’un stage estival parce qu’il refusait de prolonger. Tout salarié parisien, du technicien au directeur, sait qu’un employeur peut réorganiser ses équipes quand un cadre annonce son départ. Ici, la « mise au loft » n’a en rien empêché Mbappé de reprendre sa place dès l’automne 2023 et de finir meilleur buteur de Ligue 1. Comment parler de souffrance quand on émarge à 85 millions de dollars de revenus annuels, primes et droits d’image inclus ? La posture victimaire sonne creux.
Loyauté contractuelle bafouée. Le PSG, propriétaire de son contrat, pouvait légitimement exiger une prolongation pour ne pas le voir partir libre. Mais Mbappé a profité de sa position pour partir au Real Madrid sans indemnité de transfert, ruinant l’investissement sportif et financier consenti par Paris depuis 2017.
Précédent dangereux. Neymar avait tenté la même procédure contre le FC Barcelone pour un bonus ; la justice lui a ordonné de rembourser 6,7 millions d’euros. Les tribunaux européens refusent désormais d’ériger les footballeurs en intouchables.
Impact collectif. Le départ de Mbappé a fait chuter de 32 % les revenus TV de toute la Ligue 1, tandis que le PSG économise 200 millions de masse salariale. Autrement dit, c’est la ligue, les clubs de formation et les supporters qui paient la note des caprices individuels.
Dans le monde du travail ordinaire, un salarié payé au SMIC qui traîne son employeur aux prud’hommes pour une mutation jugée vexatoire passe rarement pour un héros. Dans le football, des athlètes millionnaires brandissent la justice pour des « préjudices » qu’aucun travailleur précaire n’oserait imaginer. Mbappé suit la voie d’un Neymar débouté ou d’un Bale marginalisé au Real : le même scénario de fortunes colossales qui s’érigent en martyrs.
Ce feuilleton révèle une dérive : celle d’une caste de sportifs que l’argent a coupée de toute réalité sociale. Accusant son ancien club d’harcèlement, Mbappé oublie les titres, l’aura médiatique et la fortune que le PSG lui a offerts. Assez d’indulgence !
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mohamed Marr.
Mis en ligne : 26/06/2025
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