Nampalys Mendy, victime d’un système : L’injustice faite aux joueurs africains - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Sport | Par Emmanuel | Publié le 26/06/2025 12:06:40

Nampalys Mendy, victime d’un système : L’injustice faite aux joueurs africains

Le Racing Club de Lens a annoncé, dans la plus grande sobriété, le départ de Nampalys Mendy, milieu sénégalais de 33 ans, en fin de contrat. Arrivé libre en septembre 2023 après son passage à Leicester City, le champion d’Afrique 2022 aura disputé 33 matchs en deux saisons, dont six en Ligue des champions. À première vue, un simple fait divers sportif. Pourtant, ce départ soulève un problème bien plus vaste et dérangeant : l’effacement progressif et injuste des joueurs africains expérimentés dans le paysage du football européen.

Nampalys Mendy n’est pas un inconnu. Formé à l’AS Monaco, passé par Nice et Leicester, vainqueur de la FA Cup en 2021, il a aussi été un pilier de la sélection sénégalaise. Pourtant, malgré son CV solide et son statut de champion continental, il a vu son temps de jeu s’effondrer à Lens, jusqu’à une quasi-invisibilité lors de sa deuxième saison. Et comme beaucoup d’Africains passés par la case « trente ans », il se retrouve aujourd’hui libre… et sans proposition concrète en Europe.

Le club nordiste évoque « son professionnalisme » et « son état d’esprit exemplaire », mais rien sur la volonté de le prolonger ou de lui offrir une porte de sortie digne de son parcours. L’hypocrisie est totale. Les clubs français, et plus largement européens, n’hésitent pas à vanter la « valeur ajoutée » des joueurs africains pour vendre des maillots ou remplir les stades. Mais lorsque ces joueurs passent le cap des 30 ans, c’est souvent l’abandon, le silence, la sortie par la petite porte.

Discrimination voilée liée à l’âge et à l’origine : Combien de joueurs européens du même âge bénéficient encore d’une valorisation et de plans de reconversion ? Pourquoi Mendy, malgré son expérience et ses titres, n’en bénéficie-t-il pas ?

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Sous-exploitation de talents africains expérimentés : Mendy aurait pu encadrer les jeunes, transmettre son savoir-faire, renforcer la rotation. Mais à Lens comme ailleurs, on préfère miser sur des paris exotiques ou des jeunes non confirmés, plutôt que sur des vétérans africains pourtant fiables.

Incohérences dans la gestion sportive : Le club s’est offert un joueur de haut niveau pour l’exclure en cours de saison, sans justification claire, et finir par s’en débarrasser sans honneur. Ce n’est pas de la stratégie, c’est du gaspillage pur et simple.

Dans d’autres cas similaires, des joueurs comme Luka Modrić ou Olivier Giroud, bien qu’en fin de carrière, continuent à évoluer dans des clubs de renom ou bénéficient de plans de transition respectueux. À l’inverse, Mendy, pourtant champion d’Afrique, quitte Lens sans hommage et dans un anonymat injuste.

Le départ de Nampalys Mendy du RC Lens n’est pas un simple fait de mercato. C’est le symptôme d’un mal profond : le manque de respect envers les joueurs africains en fin de carrière, perçus comme jetables malgré leurs apports. Cette gestion brutale et sélective du talent ne fait que perpétuer une hiérarchie racialisée dans le football européen.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Samba Deme.
Mis en ligne : 26/06/202
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