Le récent refus de visa à plusieurs joueuses de l’équipe nationale féminine de basket du Sénégal par l’Ambassade des États-Unis à Dakar a provoqué une onde d’indignation nationale. Alors que la diplomate américaine Ruth Anne Stevens-Klitz tente de justifier cette décision sur les ondes de RFM, invoquant la « rigueur » du processus consulaire, cette affaire soulève des questions profondes sur le respect dû à une nation souveraine et à ses représentantes sportives. Et sur ce point, le Premier ministre Ousmane Sonko a eu parfaitement raison de dénoncer cette humiliation. Ce refus n’est pas une simple formalité administrative. C’est un mépris déguisé.
Depuis trop longtemps, les États-Unis traitent les pays africains, et le Sénégal en particulier, avec une arrogance à peine voilée. Le sport, en tant que levier de diplomatie et de fierté nationale, ne devrait jamais être soumis aux caprices d’agents consulaires déconnectés des enjeux. Ces joueuses, ce sont les Lionnes du Sénégal. Elles ne sont ni des touristes, ni des sans-papiers potentiels, mais des ambassadrices légitimes d’un pays.
Comment comprendre que des athlètes d’un tel calibre, encadrées par une fédération reconnue, puissent se voir refuser l’entrée sur le territoire américain sans motif public crédible ?
La diplomate américaine affirme que « chaque demande est traitée individuellement ». Mais c’est précisément ce traitement individualisé qui masque une injustice structurelle. Car il est évident que, dans un contexte où la suspicion pèse lourdement sur les ressortissants africains, le préjugé guide plus souvent la décision que le bon sens ou la transparence.
L’Ambassade affirme que « le visa n’est pas un droit automatique ». Soit. Mais le respect de la dignité de nos représentantes, si. Ces refus sont d’autant plus choquants qu’ils interviennent dans un cadre officiel, structuré, légitime. Ils heurtent la conscience collective et révèlent une hiérarchie des valeurs : un athlète africain est présumé suspect jusqu’à preuve du contraire.
Face à cette humiliation, Ousmane Sonko n’a pas gardé le silence. Il a élevé la voix. Et il faut lui rendre hommage pour cela. Car un Premier ministre digne, c’est aussi celui qui défend l’honneur de ses concitoyens contre les décisions iniques, même lorsqu’elles viennent d’une grande puissance. Contrairement aux gouvernements passés qui courbaient l’échine, Sonko n’attend pas une invitation, il impose le respect.
Avec lui, on ne court plus derrière les puissants comme s’ils détenaient l’air que nous respirons. C’est un chef qui assume, un Premier ministre comme le Sénégal n’en a jamais connu.
Rappelons que dans des cas similaires, des pays comme le Nigeria ont réagi fermement. En 2021, des officiels nigérians ont suspendu leur coopération sportive avec certains pays occidentaux après des refus de visa injustifiés à leurs délégations. Le message était clair : le respect est une exigence, pas une faveur. Le Sénégal doit aujourd’hui adopter la même posture.
Ce n’est plus le moment de discuter poliment. Il faut une réaction forte du ministère des Sports, un rappel de l’ambassadeur américain à l’ordre, et une exigence de réparation. Pourquoi ne pas envisager des mesures réciproques pour tout diplomate américain entrant sur le sol sénégalais ? Le respect, c’est dans les deux sens.
Le temps des courbettes est révolu. Merci Sonko de l’avoir compris. À nous maintenant de soutenir cette exigence de dignité nationale.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mame Diagne.
Mis en ligne : 26/06/2025
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