Le 1er juillet 2025, l’armée française procédera au licenciement de l’ensemble de ses employés sénégalais à Dakar et dans sa périphérie. Cette décision fait suite à l’annonce du président Bassirou Diomaye Faye, fin 2024, exigeant le retrait des troupes françaises et de toutes les forces armées étrangères du territoire national. Derrière cette décision souverainiste en apparence, se cache une erreur stratégique lourde de conséquences. Ce retrait des troupes françaises du Sénégal est une faute grave qui met en péril la sécurité nationale et de toute la région ouest-africaine.
Alors que le Sahel est ravagé par la progression du djihadisme, que des États comme le Mali, le Burkina Faso ou le Niger sombrent dans l’instabilité, le Sénégal représentait jusqu’ici un bastion de relative sécurité.
La présence militaire française y jouait un rôle important, non seulement en matière de formation, de logistique et de surveillance, mais aussi comme dissuasion face à la contagion terroriste. À l’heure où les régimes militaires voisins se tournent vers la Russie et le groupe Wagner avec leurs méthodes brutales et leurs arrière-pensées géopolitiques, abandonner un partenariat militaire structurant avec la France, c’est se tirer une balle dans le pied.
La décision du président Diomaye Faye, prise dans une posture nationaliste et populiste, ne tient pas compte des réalités sécuritaires du terrain. Elle s’inscrit dans une tendance actuelle en Afrique de l’Ouest à rompre avec l’influence occidentale sans préparer de véritable alternative. Or, la sécurité ne s’improvise pas. Chasser les troupes françaises sans bâtir une capacité nationale équivalente expose les populations aux infiltrations terroristes, aux trafics et à l’instabilité régionale.
Au-delà des enjeux géopolitiques, ce Retrait des troupes françaises du Sénégal a un impact humain direct. Près de 162 Sénégalais employés en CDI par l’armée française, et entre 400 et 500 autres sous-traitants, vont perdre leur emploi. Ce sont des pères de famille, des femmes seules, des jeunes actifs qui vont être brutalement plongés dans la précarité. En 2011, un précédent plan de restructuration avait déjà laissé des centaines de travailleurs sur le carreau. Aujourd’hui, rien ne garantit un accompagnement sérieux ni une réinsertion décente.
Le Tchad, malgré ses critiques vis-à-vis de la France, a choisi de maintenir une coopération militaire stratégique pour préserver la sécurité de sa capitale, N’Djamena. En Côte d’Ivoire, la présence française participe à la formation des forces locales. Ces pays ont compris que le réalisme sécuritaire prime sur les symboles idéologiques. Le Sénégal aurait dû s’en inspirer.
Nous ne pouvons pas nous permettre d’agir sous l’effet de la passion ou de la démagogie. Le président Faye doit revenir sur cette décision irréfléchie. Le retrait des troupes françaises du Sénégal ne renforce pas notre souveraineté, il fragilise notre sécurité. Le peuple sénégalais mérite mieux qu’un pari risqué sur son avenir. Il est encore temps d’adopter une posture pragmatique, de réévaluer les partenariats militaires existants et d’assurer une transition encadrée et responsable.
La sécurité du pays et la stabilité de la région ne doivent pas être sacrifiées sur l’autel de slogans populistes.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Fallou Diouf.
Mis en ligne : 27/06/2025
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