Honte, peur et argent : Le vrai scandale derrière l’affaire P. Diddy - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - People | Par Maimouna | Publié le 27/06/2025 05:06:11

Honte, peur et argent : Le vrai scandale derrière l’affaire P. Diddy

Le réquisitoire explosif de la procureure Christy Slavik, à New York, accuse Sean “P. Diddy” Combs d’avoir transformé son empire musical en machine de terreur sexuelle : pouvoir, violence et peur auraient réduit plusieurs ex-compagnes au silence et à la soumission. Cette affaire n’est pas seulement celle d’un homme puissant, c’est celle d’une société qui abandonne les victimes et banalise l’horreur.

Alors que près d’une femme sur trois dans le monde subit des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie, à peine 46 % des viols ou agressions sexuelles ont été signalés à la police aux États-Unis en 2023. Honte, peur des représailles et méfiance envers les institutions maintiennent la plupart des survivantes dans l’ombre, tandis que les agresseurs jouissent d’une quasi-impunité.

Au tribunal, les jurés ont visionné des vidéos où Combs traîne son ex-compagne au sol, ont entendu les récits de “freak-offs” orchestrés avec drogue à l’appui, et ont découvert un réseau de complices dociles chargés de livrer femmes et stupéfiants. La défense brandit le “consentement” : insulte suprême quand l’argent, la dépendance financière et la menace de publier des vidéos pornos servent d’armes pour imposer l’obéissance. Cette stratégie classique vise à semer le doute, discréditer les survivantes et perpétuer la culture du silence.

Le poids du silence imposé : les autorités sanitaires constatent que seules 24-40 % des survivantes cherchent un soutien médical ou psychologique. Tant que la honte sera intériorisée par les victimes au lieu des agresseurs, les tribunaux resteront l’exception, pas la règle.

L’argent comme bouclier : la fortune de Combs (700 M$) illustre la capacité des ultra-riches à acheter loyautés, avocats et campagnes de dénigrement des plaignantes.

Le système judiciaire vacille : en 2024, la cassation partielle de la condamnation d’Harvey Weinstein a envoyé un signal glaçant aux survivantes : même un verdict historique peut fondre comme neige au soleil.

Répétition des schémas : R. Kelly a usé du même cocktail célébrité-promesses-contrôle pour exploiter ses victimes. Le show-biz ne réinvente pas la roue : il recycle l’impunité.

De Dakar à Madrid, les défaillances se ressemblent : procédures interminables, manque de refuges, et culture de la “respectabilité” qui blâme la tenue des femmes plus que la brutalité des hommes. En Espagne, il a fallu l’indignation nationale autour du viol collectif de La Manada (2016) pour élargir la définition légale du consentement ; au Sénégal, beaucoup de survivantes se heurtent encore à la pression familiale qui les pousse à “préserver l’honneur”. Les résistances sont locales, mais l’oppression est mondiale.

La mise en pièces de vies humaines pour le divertissement des puissants ne doit plus être tolérée. Il faut réformer les lois pour inverser la charge de la honte, financer massivement l’accueil d’urgence, et appliquer une tolérance zéro envers les institutions complices. Tant que la parole des survivantes sera reçue avec scepticisme, chaque P. Diddy en puissance pourra prospérer. Brisons le silence : croyons-les, protégeons-les, et abattons enfin l’impunité.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Oumar Kane.
Mis en ligne : 27/06/202
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