L’Union Européenne a franchi un nouveau cap dans sa croisade contre toute voix libre et décomplexée venant d’Afrique. Le 26 juin 2025, elle a annoncé interdire de séjour Nathalie Yamb, activiste suisso-camerounaise, et a gelé ses avoirs sur l’ensemble du territoire Schengen. Le motif ? Son soutien présumé à la Russie et son opposition frontale aux politiques occidentales en Afrique. Ce geste, révèle une peur panique des puissances occidentales : celle de voir leur domination idéologique et économique s’effriter face à l’éveil des consciences africaines. Ce n’est pas une sanction. C’est une panique institutionnalisée. Et elle en dit long.
Depuis plusieurs années, Nathalie Yamb s’est imposée comme l’un des visages les plus tranchants du combat contre l’impérialisme occidental en Afrique. Invitée en 2019 au sommet Russie-Afrique à Sotchi, elle a publiquement exprimé son rejet de la domination française et occidentale, tout en plaidant pour une souveraineté africaine réelle. Cette posture dérange. Dans un contexte géopolitique mondial marqué par les recompositions d’alliances et la montée de nouvelles puissances comme la Russie ou la Chine en Afrique, toute voix critique à l’endroit de l’Occident est désormais qualifiée de « menace à la démocratie ». Un raccourci grossier qui vise à museler les résistances africaines.
Les griefs avancés par l’UE sont révélateurs. Que lui reproche-t-on au fond ? De parler trop fort ? De dénoncer le néocolonialisme ? D’avoir des « liens avec l’AFRIC », une structure à l’importance plus symbolique que réelle ? Non, ce que Nathalie Yamb paie aujourd’hui, c’est son insoumission. Son discours bouscule. Son verbe, frontal et sans filtre, expose les contradictions de l’Occident. L’UE, qui continue d’acheter massivement des ressources russes tout en donnant des leçons de morale géopolitique, est-elle en position de parler de « valeurs démocratiques » menacées ? Ce deux poids, deux mesures est insupportable.
Premièrement, l’argument sécuritaire ne tient pas. Aucun fait concret ne démontre que les positions de Yamb aient mis en danger la sécurité de l’Union. En revanche, ses propos mettent en danger un ordre établi : celui qui veut que l’Afrique reste sous influence.
Deuxièmement, cette décision est éminemment politique. On punit une figure médiatique qui ose affirmer qu’un autre monde est possible, libéré de la tutelle française, européenne, ou américaine. Et on le fait sous couvert de « lutte contre la désinformation », un terme aujourd’hui galvaudé pour criminaliser toute parole alternative.
Enfin, ce n’est pas un hasard si cette sanction tombe à un moment où de plus en plus de pays africains, notamment au Sahel, tournent le dos à Paris. Le vent tourne, et l’Occident le sait.
Il est intéressant de noter que des personnalités européennes qui ont soutenu ouvertement des politiques contestables qu’on pense à certains élus extrémistes pro-israéliens ou pro-russes ne sont pas inquiétées. Pourquoi ? Parce qu’elles ne remettent pas en cause l’ordre néocolonial. À titre d’exemple, Julian Assange a lui aussi été ciblé pour avoir simplement diffusé des vérités dérangeantes. Le schéma se répète : on persécute, on isole, on bâillonne.
Ce qui est reproché à Nathalie Yamb, ce n’est pas son soutien à une quelconque puissance étrangère. Ce qu’on lui reproche, c’est de réveiller les consciences africaines, de refuser de courber l’échine, de dire haut et fort que l’Afrique n’a pas vocation à rester un terrain de jeu pour les puissances occidentales. L’acharnement contre elle est un signal fort : l’Afrique qui se libère dérange. Et cela prouve que ce combat est plus que jamais nécessaire.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Oumar Kane.
Mis en ligne : 27/06/2025
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