La « Une » des journaux du vendredi 27 juin 2025 - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Maimouna | Publié le 27/06/2025 09:06:00

La « Une » des journaux du vendredi 27 juin 2025

Les quotidiens sénégalais de ce vendredi reviennent en profondeur sur les décisions majeures issues du dernier Conseil supérieur de la magistrature, tout en s’attardant sur les signaux d’alerte liés à la dette publique, source d’inquiétudes croissantes.

Réuni jeudi sous la présidence du chef de l’État, le Conseil supérieur de la magistrature a procédé à plusieurs nominations dans les juridictions du pays. Selon Le Soleil, ces mouvements incluent notamment deux nouveaux substituts au procureur financier, portant leur nombre à quatre et renforçant ainsi le Pool judiciaire financier. Sud Quotidien relaie l’information, tandis que WalfQuotidien évoque un « remue-ménage au Pool judiciaire financier ».

« Simple coïncidence ou ironie du sort », commente WalfQuotidien, qui note que trois juges du collège d’instruction de ce Pool ont été affectés ailleurs, une décision qui suscite des interrogations, notamment en lien avec les récentes sorties du président de la République. Avant ces affectations, Bassirou Diomaye Faye avait en effet « dénoncé les lenteurs [notées] dans l’instruction des dossiers de détournement de deniers publics impliquant d’anciens ministres de la République », rappelle le journal. Des critiques également formulées par le Premier ministre, qui pointait une certaine inertie dans le traitement des dossiers sensibles.

Pour Le Quotidien, le Pool judiciaire financier a été « étoffé », tandis que Enquête parle d’un « grand chamboulement ». Tribune note de son côté que la Cour suprême a été « légèrement retouchée » et que le Pool judiciaire a été « renforcé ». Le même journal indique que si certains juges ont été remplacés, « les procureurs de la République ont été épargnés ».

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Cette session du Conseil relance par ailleurs, selon plusieurs titres, le débat autour d’une réforme en profondeur de cette institution, toujours dirigée par le président de la République et le Premier ministre.

Dans un angle plus stratégique, L’Info évoque « des nominations stratégiques qui redessinent les contours de l’appareil judiciaire sénégalais », tandis que Source A relève que la Cour d’appel de Dakar arrive en tête des juridictions ayant accueilli le plus de nouvelles nominations (20), devant Thiès (9), Kaolack (2) et Ziguinchor (2).

L’As s’interroge pour sa part : ces changements intervenus moins d’un an après la mise sur pied du Pool judiciaire financier visent-ils à « corser la lutte contre la corruption et la prévarication » ?

Autre sujet majeur qui polarise l’attention : la dette publique. L’opposition, notamment l’Alliance pour la République (APR), ne cache plus son inquiétude face à ce qu’elle qualifie de « dérives budgétaires ». Dans un climat économique tendu et un contexte politique crispé, le parti de l’ancien président Macky Sall dénonce aussi un « verrouillage des libertés publiques » et une « opacité dans la gestion des affaires de l’État », selon L’As.

À la une de Vox Populi, le ton est donné : « Macky & Compagnie réclament des comptes à Diomaye-Sonko sur le rythme effréné de l’endettement ». Selon le journal, l’APR exige des éclaircissements sur l’utilisation des 10.200 milliards FCFA contractés en deux ans — 4.500 milliards en 2024, et 5.700 milliards attendus pour 2025.

La formation politique fait la comparaison avec le quinquennat de Macky Sall : « C’est le niveau des cinq dernières années de Macky Sall », souligne-t-elle. Et d’ajouter que cette dette est « sans effet » sur le quotidien des Sénégalais.

Tribune partage cette analyse, tandis que Enquête tire la sonnette d’alarme : « Tous les signaux [sont] au rouge ». Pour ce quotidien, l’État sénégalais est pris dans un « véritable engrenage ». La loi de finances rectificative récemment publiée par le gouvernement en serait l’illustration la plus frappante. Le Quotidien note une baisse des prévisions de recettes de 130 milliards FCFA, soit 2,6 % de moins que ce qui était prévu initialement.

Malgré ce tableau sombre, Le Soleil tente de nuancer en annonçant que l’État prévoit de dégager 500,9 milliards FCFA « pour solder les comptes » et « apurer ses arriérés de paiement ». Une initiative présentée comme une « bouffée d’oxygène pour le secteur privé ».

Mais dans ce climat tendu, les ministres et directeurs généraux semblent pris dans un étau. Entre les attentes des militants, les critiques de certains responsables politiques et la pression constante du Premier ministre, ces hauts responsables doivent composer avec une triple exigence de résultats, commente Tribune.

Sur le plan politique, Sud Quotidien annonce que l’opposition « sonne la révolte » via le Front pour la défense de la démocratie et de la République (FDR). Cette plateforme dénonce une « dérive autoritaire », un « recul démocratique » et une « crise financière et économique » en cours.

En somme, entre réformes judiciaires et crispations économiques, le Sénégal entre dans une phase où chaque décision politique ou institutionnelle risque de se transformer en ligne de fracture.

Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 27/06/2025

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