En Une d’Africanews, un titre évocateur : « Dialogue, Tshisekedi fait durer le suspense ». Après de longues semaines de silence, le président congolais Félix Tshisekedi a finalement accordé audience, samedi, aux représentants de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands Lacs », une initiative portée par les deux grandes confessions religieuses du pays.
Mais cette démarche n’est pas sans controverse. Selon le trihebdomadaire, elle divise au sein même de la majorité présidentielle. Ce climat de méfiance au sommet de l’État pourrait expliquer le long délai observé avant la rencontre. Si le chef de l’État a affiché une volonté d’aller de l’avant, son appel à « approfondir la mise en œuvre de l’initiative » reste entouré de flou, ce qui alimente les interrogations.
Une avancée timide dans un contexte incertain, note Africanews, qui estime que malgré ce premier pas, la forme et les contours du dialogue national restent indéterminés. Le président congolais évolue sur un terrain glissant, tentant d’imposer une dynamique de paix sans pour autant ouvrir la voie à ses opposants les plus redoutables. « Le processus soutenu par les Églises saura-t-il résister aux tensions politiques à venir ? », s’interroge le journal.
Tshisekedi exige une posture éthique dans les discussions
De son côté, Infos 27 insiste sur une exigence formulée par le président : la clarté morale. « On ne peut construire une paix durable dans le silence face aux atrocités », a-t-il déclaré. En cause : le silence des responsables religieux sur les exactions documentées du M23/AFC et les violations imputées au Rwanda. Une omission qui, selon le média, jette une ombre de doute sur la sincérité et l’efficacité de leur initiative.
Kabila reprend la parole à Bukavu
Dans un tout autre registre, Congo Nouveau signale le retour sur le devant de la scène de l’ancien président Joseph Kabila. Privé de son immunité sénatoriale depuis mai dernier et accusé par Félix Tshisekedi de soutenir la rébellion, Kabila entame une série de consultations à Bukavu après un passage à Goma. Pour le bihebdomadaire kinois, cet activisme local est une tentative de réaffirmation politique, alors qu’il reste marginalisé dans les négociations diplomatiques à Doha et Washington. « Pour l’heure, il se contente de renouer avec le terrain, depuis une région sous influence rwandaise », écrit le journal.
De « mines contre infrastructures » à « mines contre sécurité » : un schéma qui se répète
Econews revient pour sa part sur la stratégie économique du gouvernement face à l’insécurité persistante. Après le fameux contrat sino-congolais de 2008 – échangeant infrastructures contre ressources minières –, Kinshasa se tourne désormais vers Washington. La RDC propose ses réserves de cobalt, cuivre et coltan en échange d’un appui sécuritaire des États-Unis.
Le journal évoque un « éternel recommencement » et s’interroge : la RDC est-elle condamnée à sacrifier ses ressources naturelles à chaque crise ? Pour Econews, ce modèle perpétuel d’échanges à court terme interroge lourdement sur la capacité du pays à préserver sa souveraineté économique et politique. « Jusqu’à quand bradera-t-on le sous-sol congolais pour des solutions temporaires ? », concluent nos confrères.
Kinshasa en proie à une insécurité endémique : le fléau des gangs urbains
Le Phare dresse un constat alarmant sur la situation sécuritaire dans la capitale. Des opérations de police ont permis l’arrestation de dizaines d’individus, membres de gangs armés semant la terreur dans plusieurs quartiers de Kinshasa. Ces bandes, composées de jeunes âgés de 16 à 45 ans, sont décrites comme des « groupes violents et structurés, armés de machettes et parfois d’armes de guerre ».
Grâce à l’opération « Ndobo », ces individus ont été neutralisés après plusieurs semaines de traque. Une partie a été arrêtée, tandis que d’autres ont fui vers les provinces voisines du Kongo Central et du Kwango. Pour Le Phare, ces arrestations redonnent un souffle d’espoir aux populations locales mais illustrent aussi l’urgence de réponses structurelles à l’insécurité urbaine.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 28/06/2025
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