La suspension de Moustapha Senghor, alias Siteu, pour violation des règles antidopage, ébranle profondément les fondations de la lutte sénégalaise. Alors que le combat très attendu entre Siteu et Balla Gaye 2 reste programmé pour le 20 juillet prochain, le silence du CNG alimente les spéculations. La situation juridique est pourtant limpide et la pression internationale manifeste.
Autoriser Siteu à monter dans l’arène malgré sa suspension représenterait non seulement un manquement aux règles, mais aussi une menace sérieuse pour l’intégrité de tout le sport sénégalais.
La lutte, sport roi au Sénégal, est aussi une vitrine internationale. Le Code mondial antidopage, adopté par tous les pays membres de l’ORAD-Zone II, dont le Sénégal, est très clair : la suspension de Siteu court du 24 novembre 2024 au 23 novembre 2026, et il n’a pas fait appel dans le délai légal. La décision est donc juridiquement incontestable. Pourtant, le CNG semble hésiter, entre la pression populaire et l’enjeu économique et médiatique du combat contre Balla Gaye 2.
Une telle attitude serait irresponsable. Le silence du CNG, face à une situation aussi grave, entretient l’ambiguïté et affaiblit l’autorité de l’institution. Or, l’application stricte des sanctions antidopage est le garant d’un sport propre et équitable. En bafouant cette règle, le CNG ferait fi des principes de transparence et d’intégrité indispensables à la crédibilité de la lutte. De plus, les risques encourus sont loin d’être négligeables : retrait de la reconnaissance internationale, gel des financements extérieurs, isolement du Sénégal dans les instances sportives régionales et mondiales. Ces sanctions affecteraient non seulement la lutte, mais aussi d’autres disciplines qui bénéficient des ressources et du soutien issus des partenariats internationaux.
Il faut souligner que le Sénégal n’est pas le premier à être confronté à ce type de dilemme. Dans d’autres pays africains, des fédérations sportives ont dû affronter des situations similaires. Le Nigeria, par exemple, a vu sa fédération d’athlétisme suspendue par l’IAAF suite à des manquements aux règles antidopage, entraînant une exclusion des compétitions internationales. Le Sénégal ne peut se permettre de suivre ce triste exemple, au risque de compromettre des années d’efforts pour promouvoir le sport à l’échelle mondiale.
De plus, l’acceptation tacite de la violation des règles par un sportif aussi emblématique que Siteu enverrait un message aux jeunes générations d’athlètes. Elle banaliserait le dopage et fragiliserait les valeurs de fair-play et d’effort sincère. Dans un contexte où la lutte est bien plus qu’un simple sport, mais une composante essentielle de l’identité culturelle et sociale, il est important de montrer l’exemple par une gestion rigoureuse et respectueuse des normes.
Le CNG doit se montrer ferme et cohérent : respecter la suspension infligée à Siteu est une obligation légale et morale. Tout autre choix serait une faute grave aux conséquences lourdes. Pour préserver la réputation de la lutte sénégalaise et protéger l’ensemble du sport national, il est impératif que les instances prennent leurs responsabilités, au-delà des pressions populaires ou médiatiques.
Le Comité national de gestion de la lutte doit, sans tarder, confirmer l’application intégrale de la sanction contre Siteu. Le respect des règles antidopage doit primer sur toute considération, afin de garantir l’intégrité du sport sénégalais et éviter des sanctions internationales. Le Sénégal a besoin d’une lutte forte, propre et respectée, pas d’un spectacle entaché d’impunité.
Le choix est clair : soit le CNG se range du côté des valeurs sportives universelles, soit il ouvre la porte à un isolement coûteux qui pénalisera l’ensemble des sportifs sénégalais, qu’ils soient lutteurs, footballeurs, athlètes ou autres. Le temps des hésitations est révolu, place à la rigueur et à l’exemplarité.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mansour Seye.
Mis en ligne : 01/07/2025
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