Pape Cheikh Diallo, victime d’un tabou : Au-delà des mots virulents - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - People | Par Maimouna | Publié le 02/07/2025 09:07:20

Pape Cheikh Diallo, victime d’un tabou : Au-delà des mots virulents

L’animateur vedette de la TFM, Pape Cheikh Diallo, s’est récemment illustré par des propos surprenants, tenus dans une vidéo publiée sur sa page Facebook le 29 juin 2025. Dans un ton inhabituellement virulent, il a accusé certains collègues de trahison, évoquant même des pratiques de maraboutage pour l’écarter de l’émission Quartier Général. Ces agissements, éloignés de l’image joviale qu’il incarne depuis des années, ont suscité l’inquiétude de ses fans. Ce changement de comportement appelle à une lecture plus profonde : loin de simples frictions professionnelles, il pourrait s’agir d’un véritable signal d’alarme. Il faut reconnaître, dans cette sortie déroutante, l’expression d’un mal-être sérieux nécessitant de l’aide, non des moqueries.

Depuis plusieurs années, Pape Cheikh Diallo fait partie des figures emblématiques du paysage médiatique sénégalais. Réputé pour son humour, sa spontanéité et son aisance à l’écran, il a su gagner le cœur du public. Toutefois, sa récente vidéo, mêlant accusations, amertume et langage inhabituel, a rompu brutalement avec l’image bienveillante que l’on connaît de lui. Cette rupture soulève une question fondamentale dans notre société : comment réagissons-nous face à des comportements qui sortent de la norme, surtout lorsqu’ils émanent de personnalités publiques ?

Les commentaires qui ont suivi cette vidéo ont largement porté sur la tonalité agressive de Pape Cheikh Diallo. Mais très peu ont cherché à comprendre l’origine possible de ce comportement. Car au-delà du scandale ou de la gêne, ce type de réaction peut être le symptôme d’un trouble psychique, d’une profonde fatigue émotionnelle ou d’un isolement social non assumé. En traitant ses propos comme une simple « sortie de route », on rate une occasion d’ouvrir le débat sur la santé mentale, encore trop taboue au Sénégal.

Premièrement, on ne peut ignorer les signes avant-coureurs : modifications du langage, retrait progressif des activités habituelles, attaques virulentes non caractérisées, isolement numérique… Ces éléments sont souvent liés à des troubles mentaux ou à une forte détresse psychologique. Deuxièmement, dans un pays où l’apparence reste un critère de jugement social, voir une personnalité publique bien habillée, souriante mais instable psychologiquement dérange profondément. Pourtant, c’est justement cette dissonance qui doit nous interpeller : un malade mental peut être propre, célèbre, articulé… et profondément en souffrance. Enfin, la banalisation de tels épisodes contribue à l’inaction des proches et de l’environnement professionnel, alors même que le silence aggrave les situations.

Dans plusieurs pays, notamment en Europe ou aux États-Unis, les figures médiatiques en détresse psychologique bénéficient souvent d’un accompagnement, et leur souffrance est prise au sérieux, même si elle est exprimée de manière désordonnée. Des cas comme celui de Britney Spears ou Kanye West ont provoqué des prises de conscience collectives sur la vulnérabilité psychique derrière la célébrité. Pourquoi n’en serait-il pas de même chez nous ? Pourquoi faudrait-il que l’irréparable se produise pour que l’on commence à s’en soucier ?

Pape Cheikh Diallo n’a pas besoin de jugements hâtifs, mais d’un soutien vigilant. Ses propos ne sont peut-être qu’une manifestation confuse d’une douleur plus profonde. Les moqueries ne servent qu’à aggraver une situation déjà fragile. En tant que société, nous devons changer notre regard sur la santé mentale, prendre au sérieux les signaux de détresse, même (et surtout) quand ils viennent d’icônes publiques. Ce n’est pas de pitié qu’il s’agit, mais de responsabilité collective.

À ses proches, à ses collègues, à sa direction : entourez-le, accompagnez-le, écoutez-le. Et à nous tous, spectateurs de ce malaise : soyons plus attentifs, moins moqueurs, plus humains. Avant qu’il ne soit trop tard.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Henriette Mané.
Mis en ligne : 02/07/202
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Modou
mom tmt foumou tokk di victimisé wou fi nieup am loulén méti
Le 2025-07-02 17:14:52

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