Dans la nuit du 27 au 28 avril 2025, l’école élémentaire de Warack, située dans la commune de Koki (département de Louga), a été la cible d’un acte de vandalisme d’une rare violence. Des individus non identifiés y ont détruit du matériel scolaire et administratif, saboté les installations électriques, brûlé des matelas, éventré des cahiers d’élèves, et endommagé les ordinateurs et les bureaux de direction.
Un acte inqualifiable, découvert au matin par le directeur Omar Thiam. Si la violence de cet événement choque, elle met surtout en lumière une négligence des autorités locales en matière de sécurité scolaire.
Dans une région déjà marquée par des déficits d’infrastructures, cet incident n’est pas un simple fait divers. C’est le reflet d’un système défaillant où la protection de l’école, pourtant sanctuaire du savoir et de l’avenir, semble secondaire. Le cas de Warack est malheureusement emblématique de nombreuses écoles rurales sénégalaises : absence de gardiennage, infrastructures délabrées, bâtiments non clôturés, équipements insuffisants.
Il est choquant de constater que l’école de Warack, bien que fréquentée par de jeunes enfants vulnérables, n’ait jamais été dotée d’un vigile ni même d’un portail pour sécuriser les lieux. Ce laxisme institutionnalisé a ouvert grand la porte aux fauteurs de trouble.
De plus, la réaction des forces de l’ordre apparaît comme une formalité plutôt qu’une mesure de protection réelle. Certes, une plainte a été déposée. Mais que vaut-elle face à l’urgence de prévenir plutôt que de constater ? Pourquoi attendre qu’un mal soit fait pour se mobiliser ? L’école de Warack aurait-elle bénéficié d’un minimum de protection si elle était située en zone urbaine ?
Dans plusieurs pays africains confrontés aux mêmes défis sécuritaires, notamment au Rwanda ou au Ghana, des efforts notables ont été faits pour protéger les écoles. La mise en place de comités de veille, la présence obligatoire de vigiles financés par les communes, ou l’installation de clôtures et de systèmes de surveillance rudimentaires mais efficaces ont permis de limiter les actes de vandalisme. Pourquoi cela semble-t-il si difficile à appliquer à Warack ?
L’école est un pilier du développement d’une nation. Tolérer sa mise en danger, c’est renoncer à l’avenir. Les autorités locales et départementales doivent sortir de leur inertie. Chaque école, même la plus reculée, doit être dotée d’un dispositif de sécurité minimal : un portail, un gardien, une clôture. Le ministère de l’Éducation nationale et les collectivités territoriales doivent assumer leurs responsabilités au lieu de se renvoyer la balle.
Ce qui s’est passé à Warack ne doit plus jamais se reproduire. Non seulement les responsables doivent être retrouvés et traduits en justice, mais surtout, un plan national de sécurisation des écoles rurales doit être mis en œuvre de toute urgence. L’État sénégalais ne peut se contenter d’investir dans les discours : il faut des actes, des moyens, et surtout, une réelle volonté politique.
Sans cela, d’autres écoles connaîtront le même sort que celle de Warack, et ce sont nos enfants qui en paieront le prix.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Alphonse Diedhiou.
Mis en ligne : 05/07/2025
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